Page 47 - MOBILITES MAGAZINE n°56
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: Quelles garanties apportez-vous aux 750
salariés de l’usine Alstom
de Reichshoffen, dont vous allez devenir le nouveau patron au premier semestre 2022 ? Quelle est l’avenir de la plateforme Coradia Polyvalent sous votre giron ? AP : Nous ne sommes pas encore propriétaires de l’usine, car il y a des procédures sociales avec les salariés, ainsi qu’avec les clients, qui sont SNCF et RATP, pour des Régiolis ou de la rénovation (MI 84 du RER B ndlr). Dans notre accord avec Alstom, outre le fait que des Régiolis sont encore à livrer, un volume de travail au-delà du Ré- giolis a été confié par Alstom au
Une rame duRERA.Les43 rames de cette série, mises en service entre 1997 et 2005, sont
en cours de rénovation par CAF dans son usine
de Bagnères- de-Bigorre.
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Une rame Urbos 3 du réseau de Besançon, premier contrat remporté par CAF en France.
site. Il a une charge de travail suf- fisante et cela va permettre d’en- visager sereinement les position- nements. Nous ne reprenons pas ce site en nous demandant s’il faut diminuer ses effectifs. Au contraire, nous le reprenons afin de pouvoir l’utiliser pour continuer le développement de CAF en France. Pour ce faire, il faut de l’ingénierie, des équipes projet et des usines, ce dont dispose Reichs- hoffen. Ce site sera la plateforme de développement de CAF en France et va nous aider dans notre développement évoqué précé- demment. Concernant la plate- forme Coradia, il est encore un peu tôt pour évoquer ce point, mais cette plateforme est un suc- cès. Il faudra surement la faire évoluer, afin notamment de trouver une correcte interaction avec notre plateforme Civity, mais je le répète, c’est encore trop tôt pour en déci- der.
: Quel regard CAF porte sur le marché
français ?
AP : Nous avons un regard positif sur ce marché. En termes de vo- lume, nous sommes confiants, nous avons un carnet de com- mande pour les années à venir. Le
ferroviaire a un bel avenir. Dans les années à venir, il va y avoir d’importantes rénovations, du fait des investissements sur les flottes régionales. La part de la rénova- tion va donc être croissante, et les acteurs de ce marché vont donc devoir s’adapter. Nous allons éga- lement assister dans les années à venir à une transformation des manières de faire, notamment dans le rôle des Autorités Organi- satrices. On voit déjà venir certains contrats dans certaines régions qui mêlent maintenant du matériel roulant et la maintenance de l’in- frastructure.
: Pour conclure, comment voyez-vous
l’intégralité des activités de CAF France dans 5 ans ? Quel chiffre d’affaires visez-vous ? AP : Il est fort probable que notre part de marché en France sera d’environ 25 %. Nous avons en ef- fet un gros concurrent, compétent et sérieux qu’est Alstom. Nous nous définissons comme une alternative crédible et de poids à côté d’Alstom. A moyen terme, nous aurons deux sites industriels, Bagnères et Reichshoffen, qui emploieront environ 1200-1500 personnes. Je rappelle qu’il y a cinq ans, CAF France comptait moins de 100 employés. Nous souhaitons également être un acteur qui ré- pond aux besoins multiples des clients: trains régionaux, RER, trains de petite capacité, à batte- ries et à hydrogène.
Dans la limite de l’intelligence éco- nomique, nous aurons des solutions pour tout type de transport ferro- viaire de passagers. En effet, le transport ferroviaire de passagers doit se développer là où des ré- serves de passagers sont à cher- cher, notamment sur les RER mé- tropolitains. z
PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÉMIE ANNE
MI 2N
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MOBILITÉS MAGAZINE 56 - FÉVRIER 2022 - 47