Page 51 - MOBILITES MAGAZINE n°56
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 Technologies & innovations
jusqu’à lors «non convention- nelles ». La part de marché d’Heu- liez Bus en électriques est impres- sionnante avec 43,6 % de ce sous-segment. La firme de Ror- thais a donc réussi son pari, tout en n’étant pas forcément la pre- mière à s’y lancer. L’Heuliez GX337 Elec en configuration charge lente constituant la meilleure vente pour Heuliez Bus. « L’Heuliez GX137 Elec est très bien accueilli, on a enre- gistré rapidement des commandes pour Nice ou Monaco. Il a tout de suite trouvé sa clientèle » précise Frédéric Lahitte. Les midibus élec- triques suscitent énormément de convoitises et les lancements récents chez BlueBus (nouveau 6 m), HCI (Karsan Atak Electrique) ou Solaris Bus (Urbino 9 Electric) confirment l’appétence des muni- cipalités pour ces modèles en cen- tre-ville. Nul doute que la nouvelle génération de Bluebus 6 m pré- sentée lors des dernières RNTP de Toulouse devrait conforter les scores de la firme pour 2022. En 2021 on note également la perfor- mance de Hess grâce aux trolley- bus IMC livrés à Lyon. Cela contraste avec les timides résultats de Solaris Bus qui dispose pourtant d’une offre à la richesse impres- sionnante. La firme semble réso- lue à enfin investir en France et à obtenir des résultats commerciaux aussi brillants que ceux obtenus en Italie ou, surtout, en Allemagne Fédérale.
Du côté des inter-urbains, la part du moteur Diesel Euro VI demeure dominante, mais la dynamique au- tour du GNV est réellement enga- gée avec une part de marché de 17,3 % en 2021 (contre 11 % en 2020). Evidemment, l’Iveco Bus Crossway GNV (ne l’appelez plus Natural Power depuis les RNTP de Toulouse) se taille la part du lion avec 8 inter-urbains GNV sur 10 immatriculés en 2021. Mais de nouveaux compétiteurs, comme
Isuzu Anadolu avec le Kendo CNG ou les ambitions d’Irizar qui a déjà livré en 2021 ses i4 à motorisation Scania, vont assurément conforter cette croissance pour l’année à venir. Car si le prix du kilo de GNV a proprement explosé ces derniers mois, cette motorisation demeure incontournable pour concilier au- tonomie et l’entrée en ZFE avec la vignette Crit’Air 1.
Faut-il redouter une
« gueule de bois » suivant le«quoiqu’ilencoûte»? Pour 2022, on devrait avoir un repli du marché France, la seule question étant de connaître son ampleur. Les annonces de la métropole de Montpellier renonçant aux autobus hydrogène, tout comme les alertes répétées d’Ile-de-France Mobilités sur ses financements, sont autant de signaux qui prouvent que les collectivités n’ont pas forcément les moyens de leurs ambitions. La migration vers l’électrique à bat- teries (et plus encore avec l’hy- drogène) coûte fort cher en infra- structures (adaptations des locaux de remisage, génie civil, génie électrique) et c’est là qu’iront en priorité les investissements en 2022. Ajoutez-y les craintes évo- quées par Frédéric Lahitte sur les approvisionnements en compo- sants, plus les élections présiden-
Le Mercedes Benz Sprinter est numéro 1 du segment des minicars et minibus en France en 2021.
tielles qui ont naturellement ten- dance à tout figer dans un pays comme la France, et vous aurez effectivement quelques raisons de croire à un tassement des imma- triculations. Affamés de parts de marchés, les constructeurs présents en Europe vont se battre comme des lions sur le seul îlot (apparent) de prospérité. Cela est d’autant plus vrai que la Turquie est actuel- lement déprimée et profite d’une Livre turque très faible face à l’euro. En outre, les nombreux industriels de ce pays (Anadolu Isuzu, Karsan, Otokar, Temsa) disposent désor- mais de toutes les gammes, que ce soit en gabarit ou en énergies, pour répondre aux appels d’offres en France. On relève que les trois groupes Turcs effectuent en 2021 un beau tir groupé, avec un Temsa devançant toutefois assez nette- ment ses compatriotes en terme d’immatriculations. Mais les dé- veloppements produits, tant chez Isuzu Anadolu, Otokar Europe que Karsan, donneront une confronta- tion assurément plus serrée en 2022. En effet, Temsa ne pourra pas trop compter sur le marché de l’autocar de tourisme, qui devrait rester dramatiquement bas pour l’année à venir. Rendez-vous est pris en début d’année 2022 pour traduire tout cela en chiffres.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
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