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  Opérateurs & réseaux
                 acements par les smartphones
 peut ajouter des modules sur des sujets spécifiques. Il complète ou remplace l’interview détaillée d’ha- bitants, chez eux, par des entretiens au téléphone, par des données de géolocalisation numérique ou par des traces dans les réseaux de téléphone mobile. Conséquence : le coût de ces enquêtes va dimi- nuer. Il était évalué entre un et deux euros pour dix habitants. « Il n’est pas déraisonnable que les villes disposent bientôt pour deux fois moins cher d’une mesure des déplacements sur leur territoire en temps réel », estime Jean-michel Favre qui a travaillé sur l’apport du numérique à la connaissance des déplacements dans le cadre d’une expérimentation menée à reims.
En 2015, pendant six mois, les données sur le déplacement en provenance des téléphones por- tables de rémois acceptant qu’elles soient utilisées à cette fin ont per- mis de mettre au point des cartes des déplacements dans la ville. mais pas à l’aveugle. Précisant les modes de déplacement (automo- bile, transport public, vélo, marche à pied, etc.), leurs motifs (travail, loisirs, achats, services). des in- formations que les personnes pou- vaient corriger elles-mêmes. Cette expérience était financée par l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Energie (ademe). Elle a abouti, au printemps 2016, à la mise au point d’un « kit » presque complet susceptible d’être mis à la disposition d’une collectivité désireuse de mesurer finement les déplacements chez elle : une application mobile de collecte des
«LE POTENTIEL D’INFORMATIONS
PAR LES TÉLÉPHONES PORTABLES EST GRAND »
 « DES CARTES DONNENT LES DÉPLACEMENTS,
LES MODES DE DÉPLACEMENT,
LEUR MOTIF ET LES PARTS MODALES »
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MobiLités Magazine 03 - avrIl 2017 - 35
 l’interprétation de certaines situa- tions : un arrêt de 15 minutes en voiture, c’est à cause d’un bouchon ou pour effectuer un achat dans une boutique ? Dans le TGV, on sait suivre les données satellitaires (GPS) ou les relais de téléphonie mobile (GSM) sauf dans les sou- terrains ou pour les métros ». même le croisement de ces don- nées de déplacement avec les cartes usuelles (bâties pour le dé- placement automobile), puis avec les bases de données accumulées par les transporteurs publics, no- tamment les entrées - parfois les sorties - de leurs véhicules, grâce à la billettique, puis, enfin, avec les informations de l’Insee, n’ont pas tout élucidé. l’expérience, bap- tisée « mobi-lise », menée pendant deux ans, jusqu’en mars 2016 n’en a pas mois apporté de précieux enseignements. sur le principe d’abord : l’utilisation des données personnelles est possible. Elle est acceptée par le public. des juristes avaient planché. les recomman- dations de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) ont été suivies. En particulier sur l’anonymisation des données avant traitement. sur l’élimination des fichiers après le temps de tra- vail nécessaire au traitement des données. « Bien expliquée, la dé- marche est acceptée par la popu- lation, explique Patrick bedek, vice- président de la Communauté ur- baine du grand reims, en charge des transports. Nous leur avons proposé des places de spectacle pour les remercier de participer. Cela a brouillé le message. Les gens savent que leurs données
© Communauté urbaInE du Grand rEIms
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Patrick Bedek, vice-président de la Communauté Urbaine du Grand Reims, en charge des transports.
 données à télécharger, pour les volontaires, sur leur smartphone ; un outil informatique de traitement, façon big data, de toutes ces don- nées ; un autre outil pour leur pré- sentation sous forme de cartes. bref, un véritable outil d’aide à la décision pour les élus et techniciens en charge de mobilité.
Une grande acceptation par le public
« Nous n’en sommes pas encore à une qualité industrielle », tempère Jean-michel Favre, qui a participé à fondation de la start-up mlH sas, pour justement y parvenir. labellisé « Green tech » par le ministère de l’Ecologie, il a encore besoin, pour son produit, de quelques mois de développement informatique. « Certains smart- phones ont des difficultés à télé- charger notre application depuis Google Play. Nous devons affiner
  Jean-Michel Favre, qui a participé à la fondaction de la start-up MLH SAS. T
















































































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