Page 36 - MOBILITES MAGAZINE N°3
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                              Opérateurs & réseaux
  personnelles sont utilisées. Ils se disent qu’au moins elles le soient par la commune, si c’est pour le bien collectif. Cela suffit ».
Modèle d’enquête à inventer, public ou privé
bien sûr, il faut ensuite que les échantillons de citoyens soient re- présentatifs. mais l’acceptation so- ciale de ces enquêtes sur données personnelles permet de réunir le nombre suffisant. du moins dans les villes. menée conjointement sur le territoire rural des crêtes pré-ardennaises, l’enquête n’a pas aussi bien réussi. Elle a trouvé moins de volontaires. d’autant que certaines zones y connaissent des difficultés récurrentes de réseau, défavorables au téléchargement de l’application. « Le téléphone n’est pas un sésame universel. Tout le monde ne dispose pas d’un smartphone. En particulier les personnes âgées qui ont pour- tant besoin de mobilité », relativise Carine alavant, responsable de la cellule mobilité à la Communauté urbaine du grand reims. second enseignement : le progrès dans la connaissance des déplacements est manifeste. « Notre dernière « enquête ménages-déplace- ments » date de 2006. Comment voulez-vous fonder le moindre pro- jet sur elle ? Même le tramway n’était pas là, explique Patrick be- dek. Avec cet outil, par la connais- sance beaucoup plus fine des dé- placements, nous pourrions par exemple définir plus sérieusement les plans de déplacements d’en- treprise. On a du mal à récolter des données fiables en interne. En interrogeant simplement les salariés, on n’obtient rien d’assez fiable ». reims n’a pas utilisé les cartes de l’expérimentation pour changer encore quoi que ce soit à son offre de transport. « Pas encore assez stables même si le système présente un gros potentiel », es-
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time Patrick bedek. Il a déjà reçu des offres du même type de Goo- gle. Entièrement gratuites à condi- tion que la ville lui fournisse tous ses fichiers de données, notam- ment de transports publics. Ce qui ne l’a pas mis en confiance. orange propose aussi aux collectivités ses études sur les données de flux. Privé ou public, le débat n’est pas tranché. « Il y a certainement un modèle à inventer pour exploiter
les données personnelles au bé- néfice des services publics de mo- bilité, estime de son côté Yann Carbain, ingénieur à l’ademe, ré- gion Grand Est. Du côté public, sans doute par un outil d’enquête, apporté par l’Etat, mais utilisé avec la bénédiction (la certification) de la collectivité locale pour qu’il soit utilisé dans l’intérêt de la popula- tion ».z
HUBERT HEULOT
N
La trace numérique laissée par les téléphones permet de distinguer la marche, l’utilisation d’un vélo, d’une moto, d’une voiture ou d’un transport en commun.
        © Communauté urbaInE du Grand rEIms
   























































































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