Page 47 - MOBILITES MAGAZINE N°3
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                  Politiques & institutions
 usagers des transports (Fnaut)
ails pour le prochain quinquenat
  tradition de la Fnaut : le
« jamais assez » en matière ferroviaire ?
B.G. : non. D’une part, nous ne demandons pas une révolution. Tout juste un petit déplacement de curseur. Le Sénat vient de chif- frer à 100 milliards le coût de la pollution. Il en faut dix pour les besoins de mobilité. Le versement- transport en rapporte sept. Il faut le monter un peu. On a supprimé l’écotaxe. On la remplacera. Il faut taxer la pollution, l’accidentologie, la congestion mais de façon inci- tative et progressive. Finalement, 20% de plus dans le ferroviaire, c’est peu dans le cadre d’une mu- tation environnementale.
D’autre part, l’usager a changé. Tous ceux qui s’occupent de trans- ports parlent d’ailleurs moins de clients aujourd’hui que d’usagers et ils ont raison. Parce que l’usager, avec l’avènement du smartphone et des réseaux sociaux, ne subit plus complètement les choses. Il agit. Il faut donc se préoccuper de ne pas le faire vivre dans un monde où sa santé est menacée. Il faut aussi s’inquiéter du service qui lui est apporté. Sinon, il peut réagir. C’est un peu ce qui nous donne un rôle particulier à la fédération. Nous sommes dans la qualité de service, là où les autres sont dans l’exécution du service.
: le représentant des usagers peut-il,
néanmoins, en période électorale, parler au nom de
LA MOBILITÉ INTÉRESSE BEAUCOUP LA SOCIÉTÉ EN GÉNÉRAL (...) MAIS LE SUJET NE PERCE GUÈRE DANS LES DÉBATS NATIONAUX.
l’ensemble du secteur de la mobilité ?
B.G.: nous faisons entendre notre petite musique sur la qualité des services. Mais nous avons de la chance. La mobilité intéresse beau- coup la société en général. Je le constate en me déplaçant dans les grandes villes et dans les ré- gions, mais le sujet ne perce guère dans les débats nationaux. Pour- tant, les questions sont de taille comme le besoin de financement. Nous venons d’en dire un mot. Comme la lutte, de plus en plus nécessaire, contre la pollution. Les transports publics en sont respon- sables pour 2%. Le reste, c’est la voiture. Et les données ? L’open data libre et gratuit, est-ce la so- lution ? L’enjeu, là, est peut-être bien plus mondial que national. Se posent, derrière, des questions d’évolutions des emplois liés à la mobilité. Tout cela peut concerner l’usager qui est aussi citoyen. Ces choix de société mériteraient plus de débats.
: quels moyens uti- lisez-vous pour faire entendre
ces messages ?
B.G. : à notre niveau, outre le poids les usagers, nous n’avons que le pouvoir des mots. Il passe à travers les médias. La grande presse audiovisuelle et radio est sensible à la sécurité, à la montée des incivilités des transports, aux retards à cause des grèves et au traitement des usagers par la SNCF ainsi qu’à l’évolution de ses offres tarifaires.
J’habite Paris. Les caméras peuvent être en une heure chez moi. Là où le message est plus difficile à faire passer, c’est sur les méca- nismes de fond du transport et de la mobilité. Il peut y avoir des dossiers spéciaux, à Capital ou ailleurs, souvent réalisés par des journalistes pigistes qui ne sont jamais les mêmes et à qui il faut tout réexpliquer. Il y a aussi les journalistes en charge des trans- ports aux Echos, au Monde ou au Figaro. Je les rencontre tous les trois mois. Lors de déjeuners à bâtons rompus. Ils me rappellent quand ils rédigent un article sur un sujet donné. Qui paraît plutôt dans la version web de leur journal, plus que sur le support papier. Ces journalistes s’inspirent de ce qu’ils lisent dans la presse de notre secteur, comme vous. Il faut être présent auprès de tous. voilà comment nous trouvons notre chemin dans le paysage média- tique. z
PROPOS RECUEILLIS PAR HUBERT HEULOT
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 MOBILITÉS MAGAZINE 03 - AvRIL 2017 - 47
 












































































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