Page 49 - MOBILITES MAGAZINE N°3
P. 49

                  Politiques & institutions
ent sur 70 propositions
 au cœur du dispositif », indique Claude Faucher, délégué général de l’Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP).
Une intermodalité qui fonctionne !
L’UTP organise traditionnellement cette concertation en vue de la Présidentielle en compagnie du Groupement des Autorités res- ponsables de Transport (Gart). Cette fois, le cercle a été élargi. Au think tank Transport Dévelop- pement intermodalité Environne- ment (TDiE), à régions de France (ex-ArF), à la Fédération Nationale des Associations d’Utilisateurs des Transports (Fnaut) et à la Fédéra- tion Nationale des Transports de voyageurs (FNTv). « Au moins, sommes-nous désormais invités en bout de table pour faire enten- dre notre petite musique, un peu différente de celle des concepteurs du transport public et des exploi- tants. Longtemps, nous n’y avons pas été conviés », sourit Bruno Gazeau, président de la Fnaut. Pour lui, le principal résultat des Etats généraux est de donner une certaine force au secteur de la mobilité quand il passe en cette période électorale après le puissant lobby de l’automobile.
Quant à la FNTv, elle se réjouit d’avoir constaté à quel point les besoins de mobilité, notamment dans les régions, étaient assortis d’une demande de qualité de ser- vice. « Le thème des correspon- dances a fait l’objet d’une attente forte. Il existe une réelle nécessité à ce que l’intermodalité se mette en place et fonctionne de façon fluide », remarque Maryline Jouail-
lec, secrétaire générale adjointe de la FNTv.
Partage de la rue, enjeu de citoyenneté
Plus générales, les inquiétudes liées à la pollution et à la santé publique apparaissent à Claude Faucher comme une urgence. « Le sujet monte dans la société. La prise de conscience est très forte chez un certain nombre d’élus ». Dans ce sens, les questions tou- chant à la place faite aux transports publics ou propres dans la ville, la société, lui semblent aussi vouées à s’imposer : « Quel partage sup- plémentaire de la voirie en faveur des bus, des véhicules autonomes ? Il y a des enjeux de citoyenneté derrière cela. De même que pour
LES SIX PROPOSITIONS-PHARES DES ETATS GÉNÉRAUX
> la création d’un ministère des Transports et de la Mobilité de plein exercice
> l’élaboration d’une véritable loi de programma- tion  nancière pour sanctuariser le versement transport et augmenter les ressources de l’agence de Financement des infrastructures de Transport de France (aFiTF).
> le retour à une TVa à 5,5 % car les transports pu- blics du quotidien sont un service de première nécessité.
> le soutien  nancier à l’acquisition de véhicules de transport public à faibles émissions, l’adaptation des réseaux et le lancement d’un quatrième ap- pel à projets Transports Collectifs en sites Propres (TCsP) pour assurer la transition énergétique.
> l’expérimentation, par les Régions, de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional.
> Un travail sur l’exercice du droit de grève et du droit de retrait, et sur l’instauration d’un véritable service minimum dans les transports en y asso- ciant les parties prenantes.
l’emploi. Dans une société fondée sur l’intelligence, plus grande à plusieurs, il y a besoin de rencon- tres. C’est pourquoi nous ne serons jamais saturés de bouger. La mo- bilité est un besoin colossal », s’ex- clame-t-il. Cela peut correspondre à de puissants besoins de finan- cement. De ce point de vue, les Etats généraux de la mobilité du- rable auront permis de constater une unanimité sur le besoin de conserver le versement transport, contrairement à ce qu’avait, un temps, avancé - il est revenu sur le sujet - François Fillon, le candidat des républicains à la Présidentielle. « Baisser les charges sociales des entreprises pour mieux créer de l’emploi relève d’un choix politique. Toucher au versement transport, c’est toucher au modèle écono- mique du service public. Le ver- sement transport permet aux en- treprises de faire des économies : organiser des transports pour leurs personnels, mettre à leur disposi- tion des véhicules ou des places de stationnement leur coûteraient beaucoup plus cher », conclut Claude Faucher.z
HUBERT HEULOT ET MARIE-NOËLLE FRISON
   MobiliTés Magazine 03 - AvriL 2017 - 49
 















































































   47   48   49   50   51