Page 28 - Voyages & groupe N°9
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La sécurité ? un critère devenu >IFTM Si la France
Top annonce sa Resa
sortie de l’état d’urgence, pratiquement
deux ans après sa mise en œuvre, le 15 novembre 2015, les observateurs s’accordent à dire que les risques sécuritaires n’en seront pas pour autant évacués.
Les conflits qui émaillent l’ac- tualité internationale, les évo- lutions géopolitiques mar-
quées d’instabilité, ainsi que les phénomènes météorologiques et climatiques majeurs récents, mettent les professionnels du tourisme devant leurs responsa- bilités dans l’exercice de leur métier.
Réglementation stricte
Comment intégrer cette exigence de sécurité à une o re de loisirs et de vacances ? « Dans le do- maine de la commercialisation de voyages à forfait, la règle- mentation est très stricte. Elle vise à la protection du consom- mateur et impose aux profes- sionnels un devoir d’information préalable, dans les domaines climatique, sanitaire et sécuri- taire », prévient Patrice Paoli, di- recteur de la cellule Crise et Sou- tien, au ministère de l’Europe et des A aires étrangères.
Malika Lahnait, avocate, illustre cette obligation en rappelant le dossier Ultramarina, il y a quelques années : « cette agence avait été condamnée pour avoir commercialisé un voyage en groupe dans l’une des îles de
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De gauche à droite : Patrice Paoli, directeur de la cellule Crise et de Soutien, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le représentant de l’office du tourisme d’Egypte, Malika Lahnait, avocate, et Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.
l’archipel des Philippines, dont les participants avaient terminé leur séjour en étant pris en otage ».
Tout en ayant bien conscience de la responsabilité de ses adhé- rents, le discours laisse Jean- Pierre Mas, président des Entre- prises du Voyage, un tantinet ef- frayé : « si je vous écoutais au pied de la lettre, j’aurais changé de métier il y a bien longtemps ! ». Pour autant, il admet que « les consommateurs sont avides d’in-
formations », l’essentiel étant fourni par le ministère des A aires étrangères. Le quai d’Orsay at- tribue à chaque pays une couleur, du vert (vigilance normale) au rouge (formellement déconseillé), en passant par le jaune (vigilance renforcée) et l’orange (déconseillé sauf raison impérative).
Divergences
Des évaluations qui sont forcé- ment discutées et même com- prises par son représentant : « quand l’attentat de Sousse a été perpétré, la destination Tunisie était sur un nuage et pourtant, nous a chions la même couleur jaune qu’aujourd’hui », reconnaît Patrice Paoli. « Nous travaillons sur la base d’un faisceau d’in- formations, dont certaines, non publiques, sont issues de nos services de renseignements », ajoute-t-il.
« La fréquentation, en Tunisie, en dépit de la couleur jaune qui continue d’être attribuée à ce pays, a rebondi malgré tout », observe le représentant de l’o ce du tourisme d’Egypte. C’est pour cela que Jean-Pierre Mas souhaite « que le ministère des A aires étrangères soit plus nuancé dans
”Il est logique que chaque pays prenne des mesures propre à l’intérêt de ses ressortissants. La sécurité fait partie des domaines régaliens de chaque état.
”
Evénements
© J.F. bélanger


































































































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