Page 30 - Voyages&groupe Thématique n°01

Les acteurs
Réceptifs Lesagencess’estimentmaltraitées
Il y a tout en Bretagne, sauf de la neige. En dehors du ski, on peut tout y faire. Du monde en-
tier, les tour-opérateurs sont pre- neurs. Dieu sait qu’ils réclament de nouvelles offres ! Dieu sait qu’ils veulent un service de pro- fessionnels sur place ! Là, c’est à nous de jouer. Mais grâce à eux, nous pourrions largement dépasser nos neuf millions de nuitées par an », s’enflamme Loïc Mathieu. Il est président de la Fédération du voyage réceptif en Bretagne. L’institution est jeune, créée en 2012. Mais elle a le mérite d’exister. Ses 30 mem- bres emploient plusieurs cen- taines de salariés et réalisent sans doute une centaine de mil- lions d’euros de chiffre d’affaires par an. « Nous n’en sommes en- core qu’à tenter de mesurer notre poids pour le faire valoir auprès
; Loïc Mathieu, président de la Fédération du voyage réceptif en Bretagne.
La vision d’un groupe en Bretagne pour lui : plutôt loisirs, alors que les agences réceptives travaillent pour moitié avec des clientèles d’entreprises.
des autorités. Mais il n’y a pas que cela. Il y a le rôle de levier de croissance touristique que nous pouvons jouer pour la Bretagne. Qui peut ne plus se contenter de séduire le touriste individuel et convaincre le professionnel du tourisme. Cela commence à être compris », remarque Loïc Ma- thieu.
Anne Gallo, la nouvelle élue ré- gionale en charge du tourisme est sensible à l’argument. Loïc Mathieu se glisse de plus en plus souvent dans les valises de la Région, en Europe et dans le monde pour « vendre » la Bre- tagne aux tour-opérateurs locaux. En Chine par exemple. « Quand vous parlez à des tour-opérateurs qui envoient chacun un million de clients par an dans le monde, vous vous rendez compte de la force de frappe touristique de
notre pays - et en particulier de la Bretagne - et de ce que nous pouvons encore faire. De ce point de vue, je me réjouis de la nais- sance récente d’une fédération nationale du tourisme réceptif. Nous sommes, quoi ? Cinq ou 600. Mais nous avons besoin de cet outil, comme le CETO ou Les Entreprises du Voyage, pour nous faire entendre ».
Le téléphérique de Brest comme l’ascenseur de Lisbonne
Le tourisme réceptif breton peut compter sur l’attrait de la desti- nation. « PACA à la lavande, nous nous avons les crêpes », carica- ture Loïc Mathieu. Mais bien sûr, il y a aussi sa culture et ses pay- sages. A l’échelon international, la destination recouvre un en- semble plus grand : la Normandie
Trente agences, spécialisées dans le tourisme réceptif, alertent sur le marché à conquérir du côté des tour-opérateurs. Auprès de qui les offices de tourisme ne devraient pas « brader » la Bretagne.
30 - VOYAGES & GROUPE THEMATIQUE 01 - Juin 2018