Page 32 - Voyages&groupe Thématique n°01
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 Les acteurs
  Bénédicte Lebrun : il faut que l’Unesco reconnaisse enfin les alignements de Carnac !
                  L’effet Couvent
des Jacobins de Rennes Toujours selon lui, l’ouverture du Couvent des Jacobins va avoir un « effet ricochet » dans toute la Bretagne grâce à l’écho qu’a eu l’ouverture de ce lieu en plein centre historique de Rennes. « Partout en France, on va penser à la Bretagne, si l’on cherche un endroit où organiser un événe- ment d’entreprise ». Même si, au-delà de Rennes et à l’exception du Centre de Congrès de Saint- Malo qui marche très bien, la ré- gion manque de capacités d’ac- cueil. Notamment dans le Mor- bihan, plus précisément le golfe du Morbihan, très prisé par le monde de l’entreprise.
La Bretagne se simplifierait beau- coup la vie si elle cultivait mieux l’intérêt pour sa pointe. Si elle arrivait à déplacer un peu l’at- tention nationale voire interna-
DANS LE MORBIHAN
tionale à l’Ouest de l’arc Vannes- Rennes-Saint-Malo- Le Mont Saint-Michel. « Un groupe d’es- pagnols en visite dans le golfe du Morbihan vient de préférer reculer son voyage d’une semaine plutôt que de loger à Lorient au lieu de Vannes », raconte Loïc Mathieu. Lorient, Brest, Saint- Brieuc ont des atouts à faire valoir. Même Vannes manque de grands hôtels et de grandes salles de réception, en dépit du golfe du Morbihan.
des groupes en provenance de ces pays-là parce que l’hôtellerie réserve ses ristournes à Booking.com.
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Pour le tourisme d’affaires, la Bretagne séduit donc toujours par ses paysages, ses falaises, la nature davantage que par ses grandes capacités d’accueil. Ce qui réduit l’offre aux golfs, à ses hôtels en bord de rivage ou en forêt, comme à Brocéliande.
Les mauvaises manières faites au tourisme de groupe
Plus grave, grisée par son tou- risme « naturel » d’individuels, ses professionnels du tourisme tendent à ostraciser le tourisme de groupe. C’est la grande bataille du président du tourisme réceptif breton. « On nous laisse faire joujou. On ne nous prend pas au sérieux. Concrètement, nous perdons la moitié de nos marchés de groupe parce qu’on ne veut pas nous donner de places dans les hôtels. Même hors saison touristique, à nos périodes de prédilection que sont avril à juin, septembre et octobre. Alors que les offices de tourisme, quand ils les appellent, les obtiennent », s’insurge Loïc Mathieu.
Pour lui, la Bretagne a aussi du chemin à faire en termes de prix. « Nous sommes une destination plus chère que le Portugal, l’Italie ou l’Espagne. Il est rageant de rater des groupes en provenance de ces pays-là parce que l’hôte- lier réserve ses ristournes à Boo- king.com. Alors qu’en tant que professionnels, nous obtenons d’emblée ces 15% ou 20% dans leur pays, sans même les de- mander ».
Face à ces mauvaises manières, Loïc Mathieu crie à la « dé- loyauté ». Il accuse aussi les of- fices et comités départementaux du tourisme de « brader » la des- tination en commercialisant en- core trop souvent - certains ont conservé un numéro d’immatri-
BLB tourisme : guide un jour, guide toujours
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 Nous sommes une destination plus chère que le Portugal, l’Italie ou l’Espagne. Il est rageant de rater
  L’agence réceptive, installée à Auray et à Ploemeur près de Lorient, mise sur
ses guides et produits originaux dans le grand Ouest.
Quinze salariés et une activité centrée sur la Bretagne, la Normandie et le
Val-de-Loire, même si elle travaille partout en France : Bénédicte Lebrun est
un des piliers du tourisme réceptif en Bretagne. « Née en Bourgogne d’une
mère savoyarde, d’un père normand, amoureuse de la Bretagne, je discerne
souvent mieux que les Bretons le potentiel de leur région ». Guide elle-
même, elle a créé une agence de guides professionnels, BLB Tourisme, en
1997. Ses ex-employeurs, les tour-opérateurs, lui demandent rapidement
d’« expliquer » aussi la Bretagne - en plus du monde entier- à leurs clients.
BLB Tourisme conserve aujourd’hui cette culture de l’accompagnement,
base pour elle, d’un séjour réussi. Avec un goût pour le professionnalisme
affiché. Bien sûr, le guide reste au service de ses clients mais il ne se laisse
pas confondre avec eux. Tenue impeccable et prénom sur la poitrine. Qualité
de la prestation fondée sur sa curiosité et le lien rassurant avec l’agence.
Bénédicte Lebrun a pour clientèle l’agence de voyages ou l’autocariste de partout en France qui lui demande un simple guide en Bretagne ou un produit complet : hébergement, transport, restauration et visites. « Pour moi, le groupe commence aujourd’hui à huit personnes », indique- t-elle.
Le Morbihan est le département le plus fréquenté par les touristes en Bretagne. A cause du golfe, des plages, à cause des îles aussi. BLB Tourisme réalise 35% de son chiffre d’affaires auprès des entreprises qui aiment bien le golfe, Quiberon, Carnac, la voile à la Trinité-sur-Mer. Avec quelques grandes infrastructures comme le Palais des Congrès à Lorient. Fidèle à son ADN, Bénédicte Lebrun estime que la Bretagne néglige les fonctions d’accueil des visiteurs, dans ses structures. Et revendique les produits exceptionnels qui émanent des agences réceptives. « Comme les enclos paroissiaux du Nord-Bretagne, uniques au monde ! ».
H.H.
32 - VOYAGES & GROUPE THEMATIQUE 01 - Juin 2018
© BLB Tourisme






























































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