Page 31 - Voyages&groupe n°22

Hors de France
douteux, maquettes de ses cachettes quand il était conspirateur, même son bu- reau et son wagon spécial, car Staline avait peur en avion.
Sur les rives
de la Koura
En descendant vers le sud, à travers ce Petit Caucase qui sépare Géorgie et Ar- ménie, on tombe sur Aralt- sikhe, Carcassonne locale un peu trop refaite. Elle reste
une halte apaisante avec ses jardins inspirés de ceux de l'Alhambra. Après l'inti- midante forteresse de Khert- visi et les villes mortes per- chées qui virent passer Alexandre le Grand, on suit les gorges de la Koura qui gronde jusqu'à Tiflis avant de se jeter dans la mer Cas- pienne. Elle frôle une autre cité troglodytique, Vardzia, étagée dans sa falaise de tuf. Pour quelques laris, un minibus dépose votre
Petit Caucase
groupe jusqu'en haut (en plusieurs fois, mais il part dès qu'il est plein et les ro- tations sont rapides). Cela permet de découvrir le site en descendant, donc avec moins d'effort : chapelle, entrepôts, ermitage dont les fresques se perdent dans les fumées des cierges. Par le colimaçon d'un ultime es- calier, on atteint la sortie. Retrouvant la route Centrale, on fait étape à Koutaïssi, paisible, odorante, avec ses pins et sa fontaine qui re- prend, en cent fois plus gros, les bijoux millimétriques et animaliers de la Colchide antique. Dans les monts au- dessus, le monastère de Ghelati protège des fresques de premier ordre, classées Unesco.
Ville de jeux, de relâchement et d'audace, le terme de la route est Batoumi, ce Las Vegas de la mer Noire : faux Colisée et repro du Parthé- non, tour italienne, buildings à jardins suspendus, vrai et néo-art déco sans oublier l'or du musée archéologique. Staline, alors jeune braqueur pour le compte du parti com- muniste, a séjourné à côté du Hilton, dans ce jardin qui était alors... le pénitencier de la ville. Batoumi est aussi l'occasion de visiter un vrai fort romano-byzantino-otto- man de Gonio, en roulant jusqu'à la frontière turque, à moins de prendre le vol intérieur au proche aéroport pour regagner Tiflis.
Texte et photos : Piet Kraal
Gori, mémorial à la Grande Guerre patriotique
Voyages & groupe 22 - MaRs 2019 - 31