Page 64 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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 mobilité urbaine / RÉSEAU
satellitaire, tandis que des centrales iner- tielles mesurent l’accélération du véhicule. « C’est l’IA embarquée et développée par Milla qui prend les décisions », précise le chef de projets. Autrement dit, ce véhicule autonome n’est pas piloté depuis un centre d’exploitation déporté. Tout comme il n’a pas nécessité d’installer des capteurs sur les routes empruntées. « C’était une exi- gence de la communauté de communes qui voulait un service le moins invasif pos- sible ». Reste qu’un agent, en charge de la supervision est présent à bord et peut à tout moment reprendre le contrôle du véhicule. Notamment en cas d’obstacles sur la chaussée ou lorsque la météo est dégradée. « Lorsqu’il y a du brouillard – c’est régulièrement le cas dans ce terri- toire où il y a des zones marécageuses - il se produit un phénomène de réflexion car certains capteurs utilisent la lumière. Or quand un rayon lumineux se réfléchit dans des gouttelettes ou des flaques d’eau, la lumière part dans tous les sens et nous n’arrivons pas à récupérer la position du véhicule ». Situation qui met en difficulté l’intelligence artificielle. Le service est alors assuré en mode manuel, le temps que le brouillard se dissipe. Il en est de même si un élément statique oblige la navette à ralentir, voire à s’arrêter. « Le conducteur prend alors la décision de le dépasser en toute sécurité », indique Pierre Médard-Colliard. Depuis sa mise en ser-
vice, aucun dysfonctionnement majeur n’a été constaté. Excepté quelques bugs mécaniques. « Il est arrivé que le véhicule ne circule pas parfaitement droit au cen- timètre près. Nous avons donc dû apporter quelques modifications au programme. Nous avons également changé un fusible électrique défaillant qui a désactivé cer- taines fonctions autonomes. Ce qui peut arriver sur n’importe quel véhicule élec- trique », rappelle le chef de projets. Des problèmes « très ponctuels », qui n’ont « pas perturbé le service dans sa globa- lité ». Ce minibus circule du lundi au
dimanche avec des horaires variables selon les jours. Il dispose d’une autonomie théorique de 150 km par jour. Ce qui cor- respond à quatre allers et retours quoti- diens. « Par sécurité nous procédons à une recharge rapide en milieu de journée car du fait de la présence à bord d’écrans d’information-voyageur, nous consommons un peu plus ». Le plein d’énergie s’effectue aux terminus de Martizay et de Mézières- en-Brenne sur des bornes de recharge- ment publiques. La nuit, le véhicule est rechargé au dépôt.
300 personnes transportées par mois
En août et septembre 2022, cette navette a transporté en moyenne 300 personnes par mois. Des déplacements destinés à se rendre dans l’une des deux maisons de santé pluridisciplinaires présentes sur le parcours, dans les bibliothèques, les ser- vices publics, les commerces et au mar- ché. Des personnes l’empruntent aussi pour visiter des amis ou leur famille. Ce qui fait redouter un désarroi des utilisa- teurs lorsque cette expérimentation pren- dra fin en décembre 2022. Notamment
  Une expérimentation menée avec l’aval de la Région
La communauté de communes Cœur de Brenne n’a pas pris la compétence mobilité lorsque le prévoyait la loi d’orientation des mobilités (LOM). « Nous avons déjà de nom- breuses compétences et économiquement la situation actuelle est un peu compliquée pour notre collectivité », constate Sébastien Lalange, vice-président en charge de l’aménagement du territoire. Pour que l’expérimentation d’une navette autonome puisse avoir lieu, l’inter- communalité a signé une convention avec la région Centre-Val-de-Loire l’y autorisant.
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 Les élus ont pu tester la navette autonome lors de l’inauguration, on reconnait Aurélien Berthelet.

























































































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