Page 9 - Voyages&groupe n°19
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                de la vitesse
Break pour caractériser des sé- jours « extra-sensoriels » ; en Sarthe avec la mise en avant du slogan « pour se la couler douce »; en Mayenne via ses of- fres Slowlydays ou encore du côté de l’Aube-en-Champagne à travers la création d’un « Slow Tourisme Lab », soit un panel d’outils, d’accompagnement et de mise en réseau permettant de détecter et de soutenir les projets innovants dans le tou- risme authentique et durable. « Aujourd’hui, c’est un tourisme de proximité, d’authenticité, on veut rencontrer les gens du ter- ritoire qu’on vient découvrir, on veut connaître leur histoire », confiait, en avril dernier, Didier Leprince, président du comité départemental du tourisme de l’Aube* sur France 3 régions. Et puis, dans son plan d’actions 2018, le comité départemental du tourisme de Lot-et-Garonne a affiché, lui aussi, clairement ses ambitions : « installer le dé-
partement comme destination du slow tourisme ». Enfin, le groupe hôtelier Vacances Bleues communiquait récemment sur le sujet, en annonçant « ouvrir ses portes aux producteurs locaux et favoriser les rencontres », mi- sant « sur les circuits courts et la vente directe qui s’inscrivent bien dans la philosophie du slow tourisme». Et de mettre aussi en avant une offre d’une trentaine de circuits solidaires et respon- sables baptisés «Voyager autre- ment ». Les exemples sont nom- breux.
Un état d’esprit
Il n’y a pas vraiment de forme établie de « slow tourisme », même si certaines thématiques comme l’œnotourisme ou le flu- vial, par exemple, sont souvent mises en avant. Comme toutes activités autour de la découverte ou de la nature. Et ce partout dans le monde, France compris! Avec le « slow tourisme », l’au-
thenticité de l’expérience vécue prime sur la rapidité de la dé- couverte. Le but n’est plus de parcourir des milliers de kilomè- tres pour visiter un pays à la hâte, il est de s’accorder du temps pour vivre pleinement et sereinement une expérience tou- ristique enrichissante. Les mo- tivations des voyageurs adeptes du « slow tourisme » se traduisent notamment par un besoin de re- nouer avec la nature, faire des rencontres comme faire aussi du tourisme écologique. Et changer ainsi la manière dont on appré- hende une destination. Le concept en offre une vision peut- être moins exhaustive, mais plus en profondeur. Il ne s’agit pas de tout voir mais de voir mieux. Et comprendre le pays que l’on visite. S’imprégner de la culture. Renouer avec l’essentiel en pri- vilégiant la qualité de l’expérience plutôt que la quantité d’activités planifiées. Et vivre le moment présent. C’est aussi choisir des destinations moins tendance, pour éviter les foules de touristes. Prendre le contrepied du tourisme de masse. Sur une destination, le « slow tourisme » en soulage la charge. En privilégiant la ren- contre aux comportements consuméristes, en évitant la concentration touristique sur les mêmes lieux, en répartissant les voyageurs sur des territoires moins exposés, le « slow tou- risme » s’invite ainsi dans l’offre touristique comme une alterna- tive. z
CATHERINE MAUTALENT
(*) L’Aube est le seul département du Grand Est à avoir obtenu le « passeport vert », délivré par l’ONU, et qui vise à orienter les touristes vers des choix de « vacances responsables ».
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Le concept de “slow tourisme” est porté par des entreprises d’une grande diversité.
Il est impossible de dégager une typologie unique, ce qui constitue une force. Cela montre une capacité de “gamme” assez large d’offres.
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 VOYAGES & GROUPE 19 - Novembre 2018 - 9





















































































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