Page 26 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - DOSSIER - CAHIER DE FORMATION
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                 FORMATION
 Le sucre, ami ou ennemi de notre santé?
Carburant de l’organisme et du cerveau en particulier, le sucre est régulièrement accusé d’être nocif pour la santé. Qu’en est-il réellement de ses dangers ? Que dire aux patients qui ne parviennent pas à se passer du sucre mais s’inquiètent pour leur santé ?
 Le sucre est-il vraiment utile à la santé ?
Les sucres ou glucides (1) sont indispensables à la santé sur le plan physiologique car ce sont les carburants essentiels des mus- cles, des globules rouges et du cerveau. « Si les muscles peuvent utiliser simultanément des lipides comme substrat énergétique, les globules rouges et le cerveau sont insulino-indépendants, explique le Dr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille (Nord). Ainsi, le cerveau a besoin quotidienne- ment de 140 g de glucose (2)
afin de fonction- ner. » Les glu- cides sont égale- ment indispensables à notre équilibre nutri- tionnel car une consom- mation insuffisante oblige l’organisme à puiser dans les réserves glycogènes. « Or ces réserves, situées dans le foie et les muscles, sont extrêmement faibles et ne peuvent compenser les apports nutritionnels que durant quelques heures, poursuit le spécialiste. Cela oblige l’orga- nisme à activer d’autres voies de fabrication du sucre en utili- sant les protéines des muscles, ce qui les affaiblit. » C’est la rai- son pour laquelle il faut absolu- ment manger des “sucres”, mais en veillant soigneusement à la nature des glucides que l’on
consomme.
Comment consommer
le sucre ?
Pour en tirer le maximum de pro- fit et le minimum de désagré- ments, il faut savoir distinguer les glucides simples et complexes ( 3) eux-mêmes différenciés par leur index glycémique (IG) qui reflète, non pas la vitesse d’absorption, mais le niveau de la glycémie après ingestion des glucides. « Globalement, dans le monde sédentaire d’aujourd’hui, précise le Dr Lecerf, il est préférable d’avoir une alimentation compo- sée de glucides à IG bas (< 55) présents dans les fruits (ils contiennent du fructose, qui a l’IG le plus bas de tous les glucides) (4), les oléagineux, les légumes frais et secs et, dans une moindre mesure, dans certaines céréales (porridge ou gruau d’avoine, par exemple). Les glucides à IG élevé (> 70) sont le glucose/sucre de table, le pain et les féculents en général ( 5). Ces derniers sont une source d’amidon qui, très forte- ment digéré, entraîne une éléva- tion importante de la glycémie. »
50 L’infirmière libérale magazine • n° 339 • Septembre 2017
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