Page 31 - Voyages et Groupe N°10
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Le voyageur aura le choix d’ac- cepter ou de résilier le contrat », indiquait Valérie Boned. S’ajou- tent des justi catifs à produire pour tout frais d’annulation, comme l’obligation de donner au client la possibilité d’annuler son voyage sans frais d’annula- tion en raison de circonstances exceptionnelles et inévitables. Une aubaine, estimait René-Marc Chikli, qui assistait à l’atelier. « Le client va s’y engou rer. Mais, il ne doit pas décider seul. En tant que professionnels, nous devons nous positionner comme référent ».
« Le diable se cache dans les dé- tails, indiquait pour sa part Jürgen Bachmann, secrétaire général du Seto. C’est comme toujours la mise en pratique qui révèlera les problèmes et les incohérences ». Avec une réévaluation possible qu’à partir de 2021...
Des entreprises et des opportunités
Le quotidien de la profession passera aussi par la réforme du
> La parole à...
Code du Travail (les ordonnances ont été publiées) n septembre. Charles de Vivie, président de la commission des a aires sociales des Entreprises du Voyage et Ma- rie-Laure Tarragano, avocate à la cour, spécialiste en droit social, ont listé et décrypté les oppor- tunités pour les entreprises lors d’un atelier. « Il y a des accords à favoriser d’urgence pour une meilleure flexibilité », lançait Ma- rie-Laure Tarragano. Des accords pour répondre aux nécessités de fonctionnement. « Le droit né- gocié va désormais prévaloir au droit imposé, poursuivait-elle. C’est une révolution dans le dia- logue social ». Des accords sur la durée du travail (heures sup- plémentaires, travail de nuit, re- pos quotidien...), sur l’aména- gement à l’année avec alternance périodes haute et basse, sur le télétravail, sur les astreintes... « Dès 2018, l’accord d’entreprise ou d’établissement primera sur l’accord de branche, sauf excep- tions », annonçait Marie-Laure Tarragano. Avec notamment le
“La
confédération
des Acteurs
du Tourisme,
il fallait y
croire ! Nous
l’avons fait,
et le vrai
ministère du
Tourisme,
c’est nous !
Nous
travaillons
très bien
ensemble,
mais ce qui
nous manque
encore, c’est
la partie
aérienne “.
René-Marc Chikli, président du Seto.
recours au référendum, sans la présence de délégués syndicaux. S’ajoutent les simpli cations et les modi cations des ruptures de contrat en matière de licen- ciement économique comme des règles d’indemnisation. « Par ail- leurs, l’employeur peut engager une rupture conventionnelle col- lective, sans avoir à justi er de motif économique », poursuivait Marie-Laure Tarragano, avant de préciser : « à ce jour, 90% des ordonnances sont d’ores et déjà applicables, elles le seront tota- lement au 1er janvier 2018 ».
« Le monde change », en e et. Mais, « la profession est prête à anticiper ces changements », te- nait à souligner Jean-Pierre Mas en guise de conclusion.
Avant de donner rendez-vous à Madère pour les prochaines Jour- nées des Entrepreneurs du Voyage, non pas en 2018, mais au début 2019... C’est en cours deréflexion. z
TEXTE ET PHOTOS : CATHERINE MAUTALENT
Evénements
guillaume pépy, président du directoire de SNCF
“ nous ne nous inscrivons pAs dAns LA perspective d’une
coMMission zero “
En janvier 2016, la SNCF et les Entreprises du Voyage signaient une convention applicable jusqu’en décembre 2018, xant le taux de commission de base à 2% (4,7% précédemment). Qu’en sera-t-il ensuite ? Guillaume Pépy : "les taux sont gés jusqu’à n 2018, nous n’y toucherons pas. Nous, la SNCF, nous restons attachés au principe de rétribution de la valeur créée par les agences. Nous ne nous inscrivons pas dans la perspective d’une commission zéro. Par ailleurs, nous avons une longue tradition de négociations avec Les Entreprises du Voyage, chacun comprend les contraintes des uns et des autres. Nous arrivons toujours à un point d’équilibre,
avec un mécanisme intelligent pour que les agences tirent leur épingle du jeu, le transporteur aussi. Nous sommes très attentifs à ce qui se passe dans l’aérien. Je vais être très clair, nous n’avons pas les yeux fermés. A l’heure actuelle, nous n’avons pris aucune décision ». Et de rappeler que « les prix que nous pratiquons via les GDS et les connections directes sont les mêmes ».
Les agences de voyages génèrent 22,5% des ventes longue distance de la SNCF (20%, il y a quelques années), représentant le deuxième canal de la compagnie après Voyages-sncf.com. Le chi re d’a aires SNCF réalisé par la distribution à n octobre est en forte progression (+12% en cumul depuis janvier), « ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps », a souligné Guillaume Pépy. Dans le même temps, les ventes globales (tous canaux) ont progressé de 8,7%. Autre chi re : 56% des ventes en agences sont réalisées en ligne.
« Nous sommes dans une stratégie de conquête où l’objectif est de passer de 100 millions de voyageurs à 115 millions en 2020 », a-t-il poursuivi. Par la mise en avant de « InOui » sur le segment haut de gamme et de « Ouigo » sur le segment low cost. Le président du directoire souhaite faire de la SNCF « un véritable service de mobilité ». Un « couteau suisse de la mobilité », a-t-il même précisé.
VOYAGES & GROUPE 10 - DECEMbrE 2017 - 31