Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                 AlaUne
perdue,  les  Autorités  organisa- trices  de  transport  urbain  ou  les exploitants, peuvent être amenés à  dégrader  le  service  rendu  aux voyageurs en rognant sur les par- cours  des  lignes.  Le  témoignage de  l'Association  pour  le  dévelop- pent  des  transports  en  commun (ADtC) à Grenoble est symptoma- tique  :  « Avec la limitation de la ligne Transisère 6020 Grenoble- Crolles depuis le 22 septembre 2014, un nouveau coup a été porté à l'accès au centre-ville pour les transports en commun. En 2006, à l'inauguration de la ligne de tram C, les terminus à Grenoble des lignes 21 et 23 situés square Dr Martin ont été repoussés en de- hors du centre-ville. En 2011, la fu- sion des lignes 1 (Grenoble- Claix) et 3 (Grenoble-Le Fontanil) a im- posé aux usagers une correspon- dance à Alsace-Lorraine pour se rendre au centre-ville. En 2013, le terminus de la ligne 41 (Grenoble- Domène) a été déplacé du square Dr Martin à Verdun. Et puis en 2014, en plus de la limitation de la ligne 6020, le terminus de la ligne 17 (Grenoble - Claix - Varces - Vif - Le Gua) a été déplacé rue Béranger à la place de la rue de Belgrade dégradant la correspondance avec les tram A et B ».
A Besançon,  patrick  Noblet,  pré- sident de l'Association des Usagers de  transports  de  l'Agglomération Bisontine  rappelle  que  « l'ouver- ture du tramway correspondait à une meilleure desserte de certains quartiers, tandis que d'autres lignes et secteurs sont passés à des ser- vices bien inférieurs, notamment la Butte et les Chaprais ».  La vitesse commerciale, parfois va- lorisée contractuellement entre au- torités  organisatrices  de  mobilité (AoM) et exploitants, peut donner lieu à des révisions (comme dans le cas du Grand Dijon vis-à-vis de l'exploitant  du  réseau  Divia  où toute variation de la vitesse com-
merciale à +/- 0,5 km/h implique une  renégociation  du  forfait  de charges).
Juste une question d'équilibre
Les  avertissements  aux  Autorités organisatrices de mobilité ne man- quent pourtant pas. Un document commun  Gart/Utp  intitulé  Report modal et équilibre économique pu- blié en 2013 rappelle « (...) la poli- tique des collectivités doit favoriser la vitesse commerciale des bus. Elle optimisera ainsi les coûts d'ex- ploitation. L'ampleur de cette poli- tique est un levier majeur de la crédibilité de l'offre et renforce l'effet positif sur l'équilibre écono- mique au transport urbain par une hausse de la fréquentation (...) Vé- ritable enjeu d'attractivité et de performance des réseaux de trans- ports urbains, l'amélioration de la vitesse commerciale est fortement corrélée aux stratégies locales de partage de la voirie. En site propre, un bus roule à 22km/h contre 17km/h dans le flux de la circulation. Une diminution du temps de dé- placement de 10% en transports publics génère un gain de clientèle de 5% et une baisse des coûts d'exploitation ». Les  données  des vitesses commerciales de certains réseaux de tramways sont parfois loin  de  ces  chiffres  du  Gart. Ainsi en 2013, la vitesse moyenne des tramways  de  Grenoble  était  de 17,1km/h; le tramway de Besançon en 2015 n'est qu'à 18,1km/h de vi- tesse  commerciale  sur  ses  lignes, soit une moyenne très proche du réseau  bus  Ginko...  en  2002
UNE DIMINUTION DU TEMPS DE DÉPLACEMENT DE 10% EN TRANSPORTS PUBLICS GÉNÈRE UN GAIN DE CLIENTÈLE DE 5%...
(17,92km/h), et ce après un inves- tissement de 241 millions d'euros!  Mais il y a pire. La Cour des comptes relève dans son Rapport public an- nuel  2015  :  « avec une vitesse commerciale de 9,2km/h inférieure à celle des bus (13 km/h), le tram- way de Nice s'avère particulière- ment peu performant (...) et sans évolution sur la période 2008- 2012 ». « A Paris (...) même le tram stagne à 18 km/h, alors que sa vi- tesse théorique est de 20 km/», relève Jean Macheras, délégué de paris  à  l’Association  des  Usagers des  transports  (AUt).  Ce  résultat est issu du choix voulu à l'époque par Denis Baupin, adjoint aux trans- ports de la Mairie de paris de faire passer  le  tramway  sur  les  boule- vards  des  Maréchaux  plutôt  que de réinvestir la ligne ferroviaire de la  petite  Ceinture  avec  un  tram- train. Les tramways sont pénalisés, malgré  les  priorités  aux  feux,  par les aléas de circulation aux carre- fours  situés  aux  grandes  portes marquant  l'entrée  dans  paris.  par ailleurs,  les  exploitants  n'ont  pas toujours  «  la  main  »  sur  les  poli- tiques  d'urbanisme.  si  certaines municipalités anticipent les déve- loppements  futurs  en  terme  de constructions résidentielles ou com- merciales,  la  règle  n'est  pas  uni- verselle, elle ne s'applique pas tou- jours au sein d'une seule et même collectivité. 
si  le  sytral  accompagne  l'urbani- sation  accélérée  du  quartier  de Gerland et du viiie arrondissement de Lyon avec le futur axe tramway d i t   «   A 7   »,   o n   p e u t ,   à   c o n t r a r i o ,   y opposer l'échec de la desserte du
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