Page 15 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                  ANALYSE / Exploitants & réseaux t
       quartier Confluence qui aurait mérité un déploiement conjoint du métro A  et  du  tramway  t1.  Le  quartier pâtit  d'une  voirie  insuffisamment dimensionnée, une lacune que les modes lourds de transports publics, limités au seul t1 ne peuvent com- bler.  C'est  l'image  du  réseau  tCL qui est dégradée, alors que l'erreur vient  très  en  amont  des  agences d'urbanisme et de la ville de Lyon. L'urgence politique de certains pro- jets peut ainsi conduire à des dé- cisions hâtives préjudiciables à long terme  :  certains  aménagements ne  prennent  en  compte  que  les seuls tramways et laissent les au- tobus englués dans le trafic auto- mobile (cf la ville de paris).  Le même document Gart/Utp in- siste sur le fait que « si ces enjeux relèvent (...) de la place qui est ré- servée aux autobus dans le réseau viaire (priorité aux feux, voies ré- servées, aménagements urbains), la « construction » des réseaux im- pacte aussi fortement la vitesse commerciale ». Le tracé de certains parcours,  en  particulier  pour  les tramways  très  pénalisés  par  les rayons  de  courbure  inférieurs  à 25m, peut avoir une influence consi- dérable sur la régularité et la vitesse commerciale. 
Un  spécialiste  des  transports  ur- bains,  désormais  en  province,  qui a connu le déploiement des tram- ways  sur  les  boulevards  des  Ma- réchaux  à  paris  rapporte  que  « si en linéaire, la restriction en voirie n'est « que » de 30%, l'impact de cette construction restreint les ca- pacités de trafic aux carrefours et sur les accès adjacents de près de 70% ». or,  selon  le  Cerema,  ce sont précisément les capacités aux carrefours et intersections qui «di- mensionnent » le débit admissible en  voirie.  Les  priorités  aux  feux ont  un  impact  très  positif,  mais que se passe-t-il lorsque des lignes « structurantes » (tramway ou bus à haut niveau de service) se croi-
sent? Le problème est également lié  à  l'architecture  de  certains  ré- seaux : l'arrêt de l'homme de Fer à  strasbourg  ou  la  place  victor hugo  à  Grenoble  constituent  de véritables « points noirs » pour la gestion  des  correspondances  et priorités de passage pour les tram- ways entre eux.
Modes d'exploitation et vitesse commerciale Les aspects « voirie » ne sont pas les seuls à impacter les transports publics  :  les  modes  d'exploitation ne sont pas neutres. Ainsi le réseau Cts  de  strasbourg  va-t-il  passer début 2017 à la tarification majorée pour  les  achats  de  titres  à  bord des autobus. sur les tramways, la validation se fait au quai et non à bord  afin  d'accélérer  les  flux  en- trants.  A  Lyon,  officiellement  on ne mesure pas d'impact sur la vi- tesse liée à la montée par l'avant mise  en  place  fin  2006,  même  si on concède « qu'en heure de pointe les conducteurs ne font pas de zèle » (comprendre qu'ils ouvrent toutes  les  portes  pour  accélérer
A LYON, OFFICIELLEMENT ON NE MESURE PAS D'IMPACT SUR LA VITESSE LIÉE A LA MONTÉE PAR L'AVANT MISE EN PLACE FIN 2006...
mesure est aberrante pour des lignes qui transportent plus de
10 000 passagers jour ». Autre  il- lustration  de  l'impact  des  modes d'exploitation  :  la  non  mixité  des
bus  et  tramways  sur  les  plate- formes, ségrégation en vigueur sur la majorité des réseaux en France. interrogés sur ce sujet, ni le Cerema, ni le service technique des remon- tées mécaniques et des transports guidés (stRMtG), n'ont édicté for- mellement  d'interdictions  ou  de réserves sur ce point. Ce sont aux Autorités organisatrices de mobilité et aux exploitants de se prononcer
en  fonction  des  circonstances  lo- cales.  Le Grand Dijon et son réseau Divia parviennent  à  assurer  une  mixité sur les plateformes en site propre voisines  de  la  gare  de  Dijon-ville afin  de  préserver  la  ponctualité
des  autobus  dans  ce  secteur  très contraint tant sur le plan topogra- phique  qu'en  trafic.  et  cela  n'im- pacte  pas  la  vitesse  commerciale des tramways de Dijon qui se situe
à  19km/h  (supérieure  à  d'autres réseaux ne pratiquant pas la mixité). en la matière, moyennant quelques études concernant les fréquences de passage entre autobus et tram- ways,  on  peut  préserver  les  per- formances  des  transports  publics. Ultime élément pouvant influencer
la  qualité  de  service  des  réseaux d'autobus  :  la  multiplication  des aménagements  destinés  à  limiter la vitesse des automobiles (écluses
à   v o i t u r e s ,   d o s   d ' â n e ,   e t c .) .   o u t r e certains  problèmes  de  géométrie (plateaux ralentisseurs aux angles en contre-pente mal calculés que les porte-à-faux des autobus peu- vent heurter), il y a des enjeux de confort  pour  les  passagers  et  de vitesse  commerciale.  La  chasse
aux  automobilistes  en  voirie  doit prendre en compte l'intégralité des paramètres, ce qui inclut l'amélio- ration des performances du trans- port public.z JEAN-PHILIPPE PASTRE u
 Nantes
les transferts aux arrêts). Jean-Yves Guéraud, vice-président de l'asso- ciation  ADtC  de  Grenoble  relève « Nous avons aussi vigoureusement protesté en vain contre la montée par l'avant obligatoire qui perturbe fortement les lignes chargées. Aux arrêts du centre-ville, il n'est pas rare de voir un bus arrêté plus d'une minute ou bloqué par un bus départemental parce qu’un usager n'a pas de monnaie.... Cette
MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FévRieR 2017 - 15
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