Page 37 - MOBILITES MAGAZINE N°36
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                    sureront dans quelques mois
 core en activité. Nous sommes donc plutôt préparés à la situation du moment, même si la fermeture des frontières complique parfois les choses.
: Comment Iveco Bus envisage-t-il déjà
l’après ?
SE : Aujourd’hui, notre priorité est de préserver nos salariés, et nous travaillons pour l’instant à un éven- tuel redémarrage de l’activité à compter du 14 avril prochain. C’est l’hypothèse sur laquelle nous travaillons, mais évidemment, les choses peuvent évoluer.
: Le redémarrage de la production, lorsqu’il
interviendra, sera-t-il long ? Et influencera-t-il négativement les futurs délais de livraison ?
SE : Jusque-là les délais de livraison étaient longs, surtout à cause de la forte demande. Pour Iveco Bus, il ne devrait pas y avoir trop de conséquences en cas d’effet « re- bond ».
Par rapport à la moyenne euro- péenne, nous étions déjà à un pic. A l’inverse, nous pensons que la demande ne devrait pas trop bais- ser, surtout dans le domaine des marchés publics.
Si cela était le cas, nous pensons revenir à un marché aux résultats plus modestes que ceux de ces dernières années, mais elles étaient aussi clairement à considérer comme des pics.
: Percevez-vous déjà l’impact de la situation actuelle sur le groupe Iveco
Bus ?
SE : Il y aura certainement un im- pact important, mais il m’apparaît aujourd’hui difficile à quantifier. Il me semble complexe de faire cette analyse sans connaître par exemple la totalité des mesures gouverne- mentales qui devront venir pour soutenir l’économie et les entre- prises. Pour l’instant, nos priorités sont de préserver nos salariés, et de limiter l’impact de la crise sur notre production annuelle. Nous pourrons sans doute mieux me- surer les effets de cette crise dans deux ou trois mois.
: Cette crise sanitaire a justement mis en
lumière les failles d’une économie mondialisée. Avez-vous déjà eu le temps d’en tirer quelques enseignements ?
SE : On parle par exemple au- jourd’hui de relocalisation. C’est une démarche que nous avions déjà initiée chez Iveco, par exemple en relocalisant les capacités de production de motorisations GNV à Bourbon Lancy. Quoi qu’il en soit, nous savons qu’il nous faudra ré- fléchir à ce modèle économique. Mais cela viendra après la gestion de crise.
: Jusqu’où pensez- vous que cette crise pourrait
laisser des traces dans le
L’usine tchèque d’Iveco Bus.
paysage des transport collectifs, mais aussi au niveau sociétal ?
SE : A mon avis, il y aura clairement un avant et un après. L’exemple des masques est frappant. Tous ceux d’entre nous qui voyageaient en Asie ont toujours regardé son usage avec un mélange de curio- sité, voire de condescendance. Je pense que cette vision des choses est terminée, et que nous y aurons plus fréquemment recours sous nos contrées demain. Au même titre, il est probable que des évo- lutions très opérationnelles feront leur apparition dans l’exploitation des transports publics, et je pense là à l’exemple de la montée en porte arrière... Enfin, d’un point de vue plus général, le développement du télétravail est désormais une réalité, forcée pour l’instant, mais dont il faudra tirer les enseigne- ments, sans doute sous un angle positif. z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD LE 27 MARS 2020
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