Page 8 - MOBILITES MAGAZINE N°36
P. 8

 A la Une
   Mobilités
magazine
   Mobilités
magazine
Mobilités
magazine
   Mobilités
magazine
                  d’achat. C’est ce qui s’est produit en 2008 et dans les années sui- vantes. En 2009 et 2010, la mobilité automobile a chuté avant de re- partir. Selon les économistes, la crise liée au Covid-19 sera pire que celle de 2008.
: est-ce que les mobilités du quotidien vont
pâtir de cette crise sanitaire ?
M.H. : je pense que cela va renforcer les modes de déplacement indivi- duels : automobile, vélo, trottinette, marche à pieds. D’autant plus qu’à l’issue du confinement, les gens auront envie de faire de l’exercice ! En revanche, le secteur des trans- ports collectifs va souffrir, t out comme le covoiturage. les usagers vont se méfier de cette proximité qu’on trouve dans les voitures et les transports collectifs. Je pense que les individus vont pendant un temps privilégier les déplacements courte distance, avant d’imaginer partir en vacances ou prendre un avion. il y a encore beaucoup d’in- certitudes sur ce qui va prendre le pas. Dans tous les cas, tous les secteurs vont souffrir.
: cette crise sanitaire pourrait-elle
remettre en cause le
phénomène de concentration urbaine ?
M.H. : lors de crises économiques, les populations se concentrent dans les pôles urbains car c’est là que se trouvent les emplois. Je ne pense pas que cette crise sanitaire et économique ait des consé- quences sur la réorganisation spa- tiale des villes. Du moins pas dans un premier temps. Ceux qui ont quitté les villes pendant l’épidémie y reviendront pour reprendre leurs activités. Par contre, cette crise risque de mettre un terme à l’acti- vité touristique dans certaines grandes villes. Cela va transformer la vie urbaine.
: quels sera le rôle des autorités organisatrices de la mobilité pour relancer
le transport public ?
M.H. : les collectivités vont traverser plusieurs mois difficiles car il y a une perte sèche de recettes com- merciales puisque les transports publics ne sont quasi plus utilisés. il va y avoir aussi une incidence sur leurs sources de financement avec certainement une baisse du rendement du versement mobilité. De nombreuses entreprises sont déjà en difficulté et certaines ris- quent de faire faillite. les collecti-
vités ont tout intérêt à anticiper la crise économique en proposant des solutions d’accompagnement social auprès des populations qui vont subir de plein fouet cette crise économique.
A ce titre, les transports collectifs sont une solution pour se déplacer. il va y avoir un paradoxe : les col- lectivités auront moins d’argent, mais elles devront offrir plus de services de transport public. il va sans doute falloir repenser le mo- dèle de financement des transports collectifs. il serait souhaitable que le gouvernement accompagne aussi le secteur des transports publics, qu’ils soient urbains ou interurbains.
: comment le gouvernement peut-il
accompagner ce secteur ?
M.H. : avec des financements di- rects pour compenser les pertes mais aussi en matière d’investis- sement. Je pense que le transport urbain souffrira moins que le trans- port ferroviaire. Secteur dans lequel il va falloir continuer à investir pour maintenir les lignes.
Si la SNCF subit trop de pertes fi- nancières, elle va vouloir réduire son offre sur les services qui sont moins rentables, ce qui peut se comprendre. Or, il faut au contraire
 8 - MOBILITÉS MAGAZINE 36 - Avril 2020








































































   6   7   8   9   10