Page 12 - MOBILITES MAGAZINE n°46
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 réservées aux bus sont une grande partie de la solution pour garantir leur respect des horaires et leur régularité alors qu’ils sont englués dans la circulation ». A Paris, David Belliard, promet d’élargir les cou- loirs de bus, au besoin.
Places de stationnements supprimées
L’offensive spatiale contre la voiture se dirige aussi sur les places de stationnement. Soixante mille à reconquérir dans la Capitale, la moitié de celles qui existent en surface, annonce Paris. En projetant que les automobiles concernées devront rejoindre les parkings en sous-sol, en nombre suffisant, au moins sur le papier. « Nous allons optimiser l’espace en sous-sol », promet David Belliard. D’autant qu’avec la diminution continue du nombre d’automobiles parisiennes, ilyenauraentre40000et90000 de moins à garer à l’horizon 2025. Evidemment, tout n’est pas aussi simple. Des centaines de mètres séparent parfois le parking en bas de chez soi et le stationnement sous-terrain le plus proche. Mais à coup, notamment, de tarifs diffé- rents en surface et en sous-sol, la grande migration est engagée par- tout où les villes disposent de par- kings souterrains.
« A Los Angeles, rapporte l’urba- niste Sylvain Grisot, le stationne- ment est géré en yield manage- ment, comme les places d’avion. Un prix ajusté sur le niveau de la demande ». En France on n’en est pas encore là.
Mais gare ! Même en sous-sol, les stationnements sont menacés dans le centre des villes. Nantes a re- noncé à la création de l’un et à l’extension d’un autre. A Lille, Jacques Richir explique : « Nous avions bâti un parking sous la grand-place de Lille. C’était une erreur. Il vaut bien mieux en ins- taller à la périphérie du centre-
ville pour éviter aux voitures d’ar- river jusqu’au centre ».
Nature en ville
L’espace gagné sur les places de stationnement de surface va aussi aider à poursuivre la piétonnisation des centres-villes. Dans le cœur de Paris, c’est un grand projet. A élargir les trottoirs aussi. « Nous voulons moins de circulation au- tomobile, plus d’îlots piétons, ex- plique David Belliard. Mais l’espace public peut être à multi-usages. Une place de stationnement de jour peut sans doute servir aux li- vraisons la nuit. Une cour d’école à du stationnement le week-end ». Cette souplesse-là n’en est qu’à ses débuts.
Une part des stationnements “re- conquis” sera certainement affecté au grand retour de la nature en
Faire s’évaporer les voitures sans contraintes.
Philippe Perrin,
adjoint à la circulation, Toulouse
ville. La tendance est lourde. Exem- ple : Paris annonce vouloir planter 160 000 arbres en six ans, dont 20 000 dans ses rues. Mais impé- ratif climatique oblige, toutes les villes vont “débitumer” et dégager des “îlots de fraîcheur” sur d’an- ciennes places de stationnement.
Le grand appétit du vélo
Mais la France se convertissant au vélo, une part de ces linéaires de stationnements lui sera affectée. Conséquence des dernières élec- tions municipales, les pistes et les “autoroutes” cyclables vont pousser comme des champignons après la pluie, même à Marseille qui n’en a pas l’habitude. « Dans cette ville très tournée vers la voiture indivi- duelle, qui ne s’est donc pas pensée encore en termes de partage de la voirie, les grands axes cyclables
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 © BERNARD AÏCH

















































































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