Page 36 - AQMAT Magazine Septembre 2018
P. 36

 ActuAlité
la mérule pleureuse, y'a pas de Quoi en rire!
La mérule pleureuse est un champignon qui peut causer des dommages importants aux structures en bois des bâtiments, principalement dans les vides sanitaires en terre battue, si les conditions sont favorables à son développement.
ce champignon invasif qui se nourrit du bois humide a fait couler beaucoup d’encre cette année, si bien que le gouver- nement du québec vient tout juste d'annoncer le Programme d’intervention résidentielle – mérule pleureuse pour réduire le fardeau financier des propriétaires de bâtiments résidentiels contaminés par la mérule pleureuse.
une présentation gratuite sur la mérule pleureuse d'une durée de 45 minutes a eu lieu en prélude à l'assemblée générale annuelle de l'association des consommateurs pour la qualité dans la construction (acqc) le mardi 18 septembre à montréal. elle a été faite par deux représentantes de la société d’ha- bitation du québec (shq), laquelle a accepté de présenter une séance d’information au grand public du rapport intermi- nistériel qu’elle a produit sur le sujet.
Le cancer du bâtiment
quand elle s’installe dans un bâtiment, ses spores invisibles à l’œil nu donnent naissance à des filaments qui s’entremêlent pour former une sorte de ouate blanche, le mycélium. Le mycélium peut ensuite engendrer des « fruits », les sporophores, qui forment de grandes plaques aux contours blanchâtres. Les sporophores relâchent alors des spores dans l’air, qui peuvent faire proliférer le champignon dans toute la structure en bois. c’est ainsi que la mérule a hérité du surnom de « cancer du bâtiment ».
au québec, seules 28 maisons auraient été touchées depuis 2010, selon le rapport du comité interministériel sur la mérule pleureuse publié au début de 2018. Le regroupement mérule pleureuse québec, qui réclame une indemnisation des victimes, rapporte plutôt 98 cas pour la seule année 2017, selon l’analyse confiée à la société Enviro-option.
pour les propriétaires touchés, la mérule peut devenir un cau- chemar, car elle implique souvent des travaux de décontami- nation majeurs. Mais attention ! la mérule peut être confondue avec d’autres champignons bien moins dangereux, et de nombreux diagnostics sont posés à tort et à travers, selon l’association des microbiologistes du québec. pour éviter la mérule, la prévention est la clé : il faut bien entretenir sa maison, ventiler et assécher toute zone rendue humide à la suite, par exemple, d’une inondation, et rénover selon les normes.
Le 17 août 2018, la ministre responsable de la protection des consommateurs et de l’habitation, mme Lise thériault a annoncé l’adoption du nouveau programme d’interven- tion résidentielle – mérule pleureuse par le conseil des ministres. ce projet pilote de la société d’habitation du québec entrera en vigueur en octobre prochain.
Ce programme, doté d’une enveloppe de 5 M$ sur trois ans contribuera à :
- réduire le fardeau financier des propriétaires de
bâtiments résidentiels contaminés par la mérule pleureuse lors des travaux de décontamination et de réhabilitation et et de reconstruction selon les cas ;
- poursuivre le développement des connaissances sur la mérule et de l’expertise pour son identification ;
- préciser le nombre de cas confirmés de mérule.
pour procéder aux travaux nécessaires, les propriétaires de bâtiments admissibles pourront ainsi recevoir une aide financière maximale jusqu’à 100 000 $ selon le type d’intervention.
36 septembre 2018 aQmat magazine


















































































   34   35   36   37   38