Page 40 - AQMAT Magazine Septembre 2018
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Gestion
comment diminuer son empreinte carbone?
Comme tous les secteurs d’affaires au Québec, les entreprises de quincaillerie et de matériaux de construction peuvent elles aussi réduire la quantité de gaz à effet de serre généré par leurs activités. Loin d’être le résultat d’un effet de mode, cette réduction devient de plus en plus inévitable. Mais elle n’a pas nécessairement besoin de coûter très cher ou d’être très compliquée.
dany pelletier
Vice-président aux investissements capital structurant, énergie, environnement et mines
fonds de solidarité ftQ
dany.pelletier@fondsftq.com
collaboration spéciale
De bonnes raisons de
s’y mettre dès aujourd’hui
Le gaz produit par la combustion d’hy- drocarbures est la principale cause des changements climatiques qui mettent en péril le bien-être de millions de per- sonnes, y compris ici même au Québec. chaque entreprise, quelle que soit sa taille, comme chaque individu, a un rôle à jouer pour réduire ces émissions.
mais il y a aussi des raisons commer- ciales pour le faire. de plus en plus de clients — des plus grands acheteurs jusqu’aux particuliers — exigent que les entreprises avec lesquelles ils font affaire soient elles-mêmes écoresponsables, notamment sur le plan du carbone. un nombre grandissant d’investisseurs et de prêteurs prennent aussi cet aspect en compte. il en va donc du rendement et de la croissance de l’entreprise à moyen terme, voire de sa survie.
Tout commence par un bilan
La première étape est de mesurer l’em- preinte carbone actuelle de son entre- prise. on compte au québec plusieurs spécialistes qui aident les entreprises à dresser un tel bilan*, qui coûte d’ailleurs souvent beaucoup moins cher qu’on peut l’imaginer. ce rapport permet de se comparer aux autres entreprises de son industrie, de déterminer les amélio- rations possibles et de formuler un plan d’action. typiquement, les transports (de l’entreprise et de ses fournisseurs) et les bâtiments (surtout le chauffage et les matériaux) sont les deux secteurs les plus visés.
plusieurs programmes de finance- ment existent pour aider les entre- prises à ensuite mettre en œuvre leur plan, même si en fin de compte les améliorations sont souvent ren- tables par elles-mêmes. le site de transition énergétique québec (www.transitionenergetique.gouv.qc.ca) recense pas moins d’une trentaine de programmes pour les milieux commer- cial et industriel.
tout au long du processus, l’entre- prise gagnera à mettre à contribution son personnel, à plus forte raison si le plan d’action vise le changement d’habitudes. on peut créer un comité qui proposera des solutions à inclure dans le plan d’action, par exemple, ou une équipe qui promouvra une culture d’entreprise favorable à la transition énergétique. La réussite du projet sera plus certaine si tous les échelons de
l’entreprise partagent la même vision et développent les bons réflexes.
cependant, on ne réduit pas drasti- quement sa consommation directe et indirecte d’hydrocarbures du jour au lendemain. c’est un processus continu d’amélioration. bien qu’il n’existe pour l’instant aucune réglementation obli- geant les entreprises québécoises à s’y mettre (mais ça ne saurait trop tarder !), il vaut quand même mieux commencer le plus tôt possible, pour la santé de l’entreprise — et de notre société.
*Le service de renseignements de transition énergétique québec peut aider les entreprises à trouver des spécialistes qualifiés dans leur région. on peut le joindre au 1 866 266-0008 ou à renseignements@teq.gouv.qc.ca. Leur site Web (www.transitionenergetique.gouv.qc.ca) constitue par ailleurs une mine d’informations précieuses.
40 septembre 2018 aQmat magazine