Page 27 - AQMAT Magazine Avril-mai 2018
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EntrEvuE présidEntiEllE
tion dans le marché, parce qu’il ne s’agit pas de la taille de notre structure qui importe, mais plutôt de ce que nous livrons à nos membres. C’est ce qui importe vraiment. Notre pouvoir d’achat est très compétitif.
lorsque j’examine notre position dans l’industrie, le plus important demeure le prix des produits o erts aux marchands. Un autre aspect majeur de notre rela- tion avec eux concerne le coût de notre groupe d’achats, il doit être compétitif. Si la combinaison de ces deux préoccu- pations réussit, il devient très di cile de rivaliser avec nous.
Ceci me conduit à croire qu’au fur et à mesure que tout ça évolue, une place importante existe pour les indépen- dants dans le marché canadien.
Est-il possible que nous assistions au regroupement de Castle avec un autre
joueur de l’industrie ?
Depuis plusieurs années, Castle a été impliquée dans des échanges significatifs avec
certains compétiteurs du marché. Ce qui est le plus important pour nous dans notre stratégie, c’est l’aligne- ment avec les indépendants. Du coup, c’est quelque peu di cile aujourd’hui de trouver des partenariats qui res- pectent cette structure avec laquelle nous travaillons.
À Orlando récemment pour le Orgill Buyers Market, je suis allé faire des achats dans un supermarché Whole Foods Market, récemment acquis par Amazon. Pendant ce temps au Québec, les marchés d’alimentation Métro achètent les pharmacies Jean Coutu. Croyez-vous possible qu’une entreprise d’un tout autre type de commerce puisse faire l’acquisition de chaînes de quin-
cailleries ici ?
Je dirais au départ que tout est potentiellement possible. Je vois ça d’une perspective dif-
férente. Du point de vue d’amazon qui examine ce qui se passe et qui voit le e-commerce plafonner dans certains secteurs de l’économie, ou que ce soit des entreprises de type opportu- niste, peu importe le créneau, s’il y a une synergie qui se dégage, cela peut s’avérer potentiellement avantageux.
Parlons maintenant de la taille des centres de réno- vation. Alors que les Sears
et Toys"R"US ont disparu, il ne semble pas que les géants Lowe’s, Canadian Tire ou Home Depot soient menacés pour leur part. Voyez-vous quelque chose dans votre boule de cristal ?
Je crois qu’il y a dé nitivement des changements qui se dessinent dans cette industrie. au-delà
de la quincaillerie et des matériaux de construction, on voit que les géants sont à revoir leurs formules avec des appareils ménagers et des sections de produits saisonniers, entre autres. Et cela va avec les changements dans les demandes des consommateurs.
les changements démographiques in uencent ces tendances. Jusqu’à la n des années 2000, les gens étaient
beaucoup orientés vers le « faire soi- même », prenant les week-ends pour rénover leur sous-sol. mais la démo- graphie actuelle appelle davantage aux besoins de services. C’est là que le « big box » a ses faiblesses : dans les services personnalisés o erts aux consomma- teurs et même aux entrepreneurs.
Sur le plan commercial, c’est l’avenir du succès pour les indépendants, sans devoir rivaliser avec le marché global ou mondial : se concentrer sur le service. C’est ce qui devrait garantir leur pérennité.
Il y a une loi de la physique qui dit : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se trans- forme ». Partagez-vous mes inquié- tudes quant à cette passivité de notre industrie actuellement face
au commerce électronique ?
Je suis d’avis que le commerce électronique fait partie d’une plus grande stratégie d’a aires.
Est-ce que je crois qu’on doit en faire une xation dans notre réseau, chez les indépendants ? Non.
mais je crois que pour être pertinent, il importe d’assurer une présence dans
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