Page 12 - AQMAT Cahier Thématique Janvier-février 2019
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UNE LONgUE TRADITION AU QUébEC EN ARChITECTURE
Martin Dubois est chargé de cours à l’École d’architecture de l’Université Laval, où il enseigne les notions de conservation patrimoniale et d’analyse de précédents. Avec ses étudiants, il a publié cinq livres, dont Architecture et habitat collectif au Québec : 65 immeubles résidentiels (2010).
Dans un document pro- duit en 2016, il propose une incursion dans le monde du métal, «cette matière extrêmement malléable et polyvalente qui se décline sous différentes formes selon les alliages et sa dureté est extrêmement impor- tante dans notre archi- tecture tant ancienne que contemporaine ».
En utilisant la ville de Québec comme toile de fond, il pré- sente les divers métaux uti- lisés au fil du temps dans la construction, dont le fer, la fonte et l’acier.
« D’abord de fer, les com- posantes architecturales en métal ont rapidement évolué vers d’autres alliages tels que la fonte, l’acier, l’aluminium
ou autre, selon les propriétés recherchées », écrit-il.
L’acier
Vers la fin du 19e siècle, un nouvel alliage de fer et de carbone donne naissance à l’acier, qui révolutionne l’ar- chitecture. L’acier est très résistant et il est possible de le transformer en pièces complexes, aux profils variés par moulage ou laminage, destinées à la fabrication de poutres et de colonnes associées aux structures por- tantes et en hauteur. Encore aujourd’hui, l’acier est le prin- cipal matériau utilisé dans les grandes structures architec- turales. Et lorsque le béton le remplace, il est armé de barres d’acier pour améliorer ses capacités portantes.
La tôle
Le laminage de différents métaux comme le fer, l’acier, l’aluminium, le zinc ou le cuivre produit diverses tôles minces, très utilisées dans l’architecture traditionnelle québécoise. Vu les risques d’incendie que représentait le bardeau de bois sur les toi- tures des maisons urbaines, la tôle est rapidement devenue un substitut intéressant.
D’abord en fer-blanc, les toitures en tôle à la canadienne, très populaires à partir de 1750, consistent en un assemblage de tôles de petites dimensions, pliées et chevauchées selon un motif rappelant une multitude d’écailles plates. Avec le temps, le fer-blanc et la tôle plombée
ont fait place à des alliages plus résistants, dont l’acier galvanisé et inoxydable ainsi que l’aluminium prépeint.
Par ailleurs, la tôle embossée de motifs variés, d’abord utilisée pour les plafonds intérieurs, se retrouve éga- lement comme revêtement extérieur sur les murs de maisons anciennes.
« De nos jours, en plus des structures d’acier encore lar- gement utilisées, divers revête- ments métalliques aux alliages variés servent toujours de parements extérieurs. Parions que l’utilisation du métal en architecture est loin d’être terminée. Résistant, polyvalent et relativement économique, le métal n’a pas fini de nous étonner », conclut l’expert.
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