Page 38 - Quart de Rond septembre
P. 38

NOUVE
actualitÉ
créDit permanent : l’aqmat et ses
quatre associations sœurs réagissent
À la promesse électorale
L'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) s’est réjouie de la promesse électorale des conservateurs d’introduire un crédit d’impôt permanent à la rénovation, une mesure que l’organisme demande depuis plus de cinq ans. Sauf que pour être pleinement efficace, un tel crédit ne devrait pas être limité à des travaux d’une valeur aussi basse que 5 000 $ et surtout, il devrait être implémenté dans les meilleurs délais.
«Le caractère permanent du crédit d’impôt promis par le premier ministre sortant en ce début de campagne électorale change complètement la donne »,estime Richard Darveau, président et chef de la direction de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction, tout de même heureux que « l’annonce place la rénovation et son soutien par l’État au premier plan de la prochaine élection ».
Les avantages fiscaux d’un programme ponctuel, tels LogiRénov et son équivalent mis en place pour contrer la bulle immobilière américaine il y a cinq ans, sont loin d’être inu- tiles, mais leur impact comporte une part d’effets pernicieux.
« Au nombre des inconvénients d’un programme temporaire, la difficulté de requérir aux services d’un entrepreneur », sou- tient M. Darveau, du fait que les carnets de commandes se remplissent à chaque mesure gouvernementale temporaire. « Leurs tarifs peuvent aussi gonfler en raison de la rareté des ressources », avance notre porte-parole.
En réalité, un crédit d’impôt dans
le secteur de l’habitation doit viser
non seulement à stimuler l’activité économique, mais aussi à combattre
le travail au noir qui sévit encore dans l’industrie et à inciter les investissements durables dans le patrimoine bâti.
Plus incident est le facteur d’empressement que provoque tout programme temporaire : « on procède à des travaux dans l’urgence au lieu de les réaliser au meilleur moment, c’est-à- dire selon l’état de la propriété et les projets du ménage ».
Dans cette perspective, le taux annoncé de 15% applicable aux rénovations d’une valeur minimale de 1 000 $ peut inciter les contribuables à confier leurs travaux à des professionnels.
une annonce trop d’avance ralentirait l’économie
L’AQMAT est d’avis que le crédit ne peut attendre à 2017 ni être conditionné à un critère aussi flou que « si la situa- tion économique le permet», pour reprendre les mots de M. Harper.
«Promettre un avantage fiscal aussi loin dans le temps pro- voquerait assurément un ralentissement des affaires en 2016 puisqu’une partie de la population retarderait ses projets de rénovation dans l’attente du crédit d’impôt promis », croit le président et chef de la direction de l’AQMAT.
38 | QUART DE ROND | SEPTEMBRE 2015
suite en page 40


































































































   36   37   38   39   40