Page 29 - Quart de Rond juin

perméable
Arezki Tagnit-Hamou, titulaire la Chaire de la valorisation du verre précise que la durée de vie d’un béton avec poudre de verre est multipliée par trois par rapport à un béton normal.
Chaque année,
plus de 200 millions de bouteilles sont récupérées au Québec. Seulement 10 % de celle-ci se retrouvent dans le béton.
«Ce qu’on fait actuellement dans nos laboratoires, c’est d’essayer de trouver des bétons où on ne met pas de ciment Portland du tout », a indiqué M. Tagnit-Hamou. « Le moment le plus fantastique, c’est quand on a vu la perméabilité de ce béton. La poudre de verre, c’est vraiment complètement différent d’un béton ordinaire. Il fait passer très peu d’eau et de gaz. Il devient très peu perméable », a-t-il ajouté.
Toutefois, seulement 10 % du verre amassé devient du béton, faute de clients.
Depuis trois ans, la Ville de Montréal teste la poudre dans quelques-unes de ses trottoirs. En 2016, elle fera un appel d’offres afin de transformer 10 % de l’ensemble de ses trottoirs.
Des coûts supplémentaires pour les bétonnières
Si la poudre de verre coûte 20 % moins cher, et est plus durable et plus écologique, elle fait toutefois grimper les coûts pour les bétonnières, qui doivent ajouter un silo supplémentaire.
«On a une volonté d’améliorer nos pratiques au niveau opération des installations », a confié Luc Bédard, directeur de l’Association du béton du Québec, en spécifiant que le béton pouvait même être recyclé à 100 %, mais que ce n’était pas viable économiquement dans le contexte présent. Les priorités sont braquées sur comment faire pour recycler 100 % de façon optimale au niveau économique. (voir encadré)
« Ce n’est pas facile. On est à l’étape de modifier des compor- tements. On a convaincu quelques bétonnières locales seule- ment. Il faut que l’ensemble des bétonnières mettent l’épaule à la roue pour donner un coup de pouce à l’environnement et aussi procurer un meilleur béton aux Québécois », a conclu Frédéric Potvin, directeur général de Tricentis, en précisant qu’une tonne de poudre de verre dans le béton faisait écono- miser une tonne de gaz à effet de serre.
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récupérer les résiDus
Actuellement, les matières résiduelles du béton sont considérées comme des résidus industriels. « On a un projet de les valoriser. Les agriculteurs peuvent mettre les particules très fines dans leur fosse à lisier, ce qui a un double effet. Premièrement, ça réduit les odeurs. Deuxièmement, ça corrige le PH dans le sol à la suite de pluies acides », indique M. Bédard, de l’ABQ.
D’ici la fin de l’été, l’ABQ fera un essai chez un agricul- teur, en Montérégie.
L’association travaille aussi à ce que le béton concassé d’un bâtiment puisse servir de granulats ou même pour une sous-fondation. « On travaille pour le réincorporer dans le nouveau béton au lieu de la roche neuve», précise le directeur général.
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DoSSier
le béton est en mutation
29 | QUART DE ROND | JUILLET-AOÛT 2015