Page 46 - AQMAT_Magazine_Printemps_2022
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Une enquête de l’AQMAT
révélatrice d’un appétit croissant
pour des travailleurs internationaux
Premier indice: jamais un sondage auprès des membres de l’AQMAT n’a été aussi ignoré que celui sur l’embauche de personnes immigrantes. Malgré une mise en ondes pendant un temps plus long que la normale – plus de trois semaines – seulement
25 membres ont rempli le questionnaire entre le 13 février et le 7 mars 2022.
C
e faible taux de réponse empêche la direction de l’AQMAT de vérifier l’hypothèse suivante : l’industrie de la quincaillerie est-elle résistante à embaucher des
Si on prend à témoin le 2e trimestre de 2021 il y a eu un total de 9 221 personnes admises au Québec comme personnes immigrantes. De ce nombre, 6 422 ont choisi Montréal comme terre d’accueil, ce qui laisse des petits contingents saupoudrés dans les diverses régions, et ce, sur un grand territoire. Ceci vient donner du poids à l’argument avancé par plusieurs répondants à l’effet que peu de CV internationaux leur parviennent.
À des fins statistiques, mentionnons tout de même qu’au cours des 30 dernières années, la part relative des immigrants dans la population totale québécoise est passée de 15,7% en 1986 à 24,6 %, en 2016.
La toute fin du questionnaire donne espoir puisqu’on peut y lire que plus de la moitié des répondants (54,5%) se montrent disposés à embaucher des immigrants dans l’avenir, voire à faire venir des travailleurs de l’étranger. À ce chiffre s’ajoute 32 % qui ont répondu « Peut-être », ce qui ne laisse que 13,5 % des répondants qui affirment que cela n’est « Pas dans leurs plans ».
Plus encore optimiste est la réponse à la question : « Comment estimez-vous le rendement et le comportement des employés venus d’ailleurs qui sont dans votre entreprise ? »
gens issus des minorités culturelles et plus spécifiquement des arrivants de l’immigration ?
À défaut, on a quand même appris des choses sur les motifs qui expliquent l’absence de travailleurs issus de l’immigration dans la majorité des quincailleries. Si le quart des répondants disent que c’est parce qu’il n’y a pas de postes à pourvoir chez eux, d’autres déplorent des raisons fort diversifiées :
• lesgensdel’étrangern’ontpasnécessairementles compétences adéquates pour combler nos besoins ;
• trop peu de candidats venant de l’étranger postulent
sur ce qu’on offre ;
• le bassin d’immigrants à la recherche d’un emploi
est faible en région par rapport aux grands
centres urbains ;
• lesdémarchesàl’internationalsontlongues
et parfois compliquées;
• il y a des difficultés de logement dans notre région.
Une vérité dure à dire, mais qu’il faut avoir le courage d’affirmer, c’est la nécessité d’avoir une corrélation entre le profil culturel de sa clientèle et son personnel. Par exemple, si dans un quartier donné il existe 10% de résidents noirs, un commerce devrait théoriquement viser à avoir un employé sur dix de couleur.
Intérêt à embaucher des travailleurs immigrants
Oui
Peut-être
Non
13,5 %
54,5 % 32%
46 PRINTEMPS 2022 AQMAT MAGAZINE
Dossier Employés d’ailleurs