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George, d’une bulle grecque au monde d’Owens Corning
« Le nom Mantzoros, raconte George, quand on arrive au centre du Québec, ce n’est pas très populaire. Les gens ne savaient pas comment le prononcer. Donc oui, ç’a été un enjeu au début dans le milieu de la construction. »
eorge Mantzoros est directeur de territoire pour la compagnie Owens Corning Canada depuis six ans. Un grand territoire qui couvre la partie du Québec située
à l’ouest de l’autoroute 55, « Trois-Rivières, Val-d’Or, Gatineau et certains bureaux-chefs sur la rive sud de Montréal. »
Vous l’aurez deviné, George est d’origine grecque.
Ses parents ont fait partie du fameux exode des Grecs dans les années 70, fuyant leur pays à cause de la pauvreté et de la dictature connue comme étant celle des Colonels, à la recherche d’une vie meilleure au Canada, aux États-Unis et en Australie.
« Je viens de deux parents qui ont immigré au Canada. Le parcours difficile, ce sont mes parents qui l’ont fait. Ma mère est venue au Canada à l’âge de 16 ans avec une valise et 30 $ dans ses poches. Elle ne parlait ni le français ni l’anglais. Mon père est venu rejoindre ma mère à Montréal avec 100 $ dans ses poches, en 1975. Ils se sont mariés à Montréal et ont eu deux enfants. »
La communauté grecque autour de Montréal est importante et elle est très soudée. À la maison et à l’école communautaire grecque, George ne parle que grec et il est immergé dans l’histoire et la culture helléniques. « Ça a été tout un choc à l’école secondaire. Jusque-là, je vivais dans une sorte de bulle. »
Typiquement, explique George, les Grecs sont reconnus pour leurs restaurants. Étant lui-même fils d’un restaurateur, il lui aurait été facile de faire carrière dans la restauration. «Je ne me voyais pas là-dedans. Quand j’ai commencé à regarder pour une carrière dans les matériaux de construction, je me suis dit que c’est rare de voir des Grecs dans ce domaine. »
Après 10 ans dans le milieu de la construction, le directeur de territoire se rappelle avec émotion la personne qui lui a donné l’occasion de se faire une place dans l’industrie. « Je craignais que mon nom sur mon CV soit un obstacle à mon embauche. »
Selon George, la société a beaucoup évolué et les attitudes changent de façon naturelle. « Le manque de main-d’œuvre fait en sorte que les entreprises sont plus ouvertes et embauchent des candidats sans égard à leur ethnicité. Dans mon équipe de six personnes chez Owens Corning, quatre sont d’origines diverses et seulement deux sont des Québécois de souche. »
G
PRINTEMPS 2022
AQMAT MAGAZINE 49
 Dossier Employés d’ailleurs
 Souvent, on demande à George Matnzoros d’où il vient. « Je n’ai
jamais été dans une discussion
sur mes antécédents ethniques
ou les propos étaient négatifs.
C’est toujours positif. Les gens sont curieux, surtout à l’extérieur de Montréal, où les Québécois de souche sont nombreux et les étrangers plus rares. »
 














































































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