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chronique relève
les clés d’un transfert d’entreprise
créer des poNts
eNtre les géNérAtioNs
lors du transfert d’entreprise
Dans de nombreux cas, le processus de transfert d’entreprise pose d’importants dé s généra- tionnels qui peuvent compromettre sa réussite.
Éric Dufour
associé, vice-président régional et leader national en transfert d’entreprise
Raymond Chabot Grant Thornton Collaboration spéciale
en e et, en règle générale, les cédants et les repreneurs appartiennent à des générations di érentes, qui n’ont pas les mêmes valeurs et façons de faire. Vous devez donc être sensible à ces différences, et mettre en place des modes de communication et de gou- vernance qui permettront d’établir des passerelles entre les générations.
il s’agit d’un enjeu clé, car on remarque un grand fossé générationnel entre les Québécois qui sont nés avant 1965 (les traditionalistes et les baby-boomers, qui sont à l’âge de céder leur entreprise) et ceux qui sont nés après (les généra- tions X et y).
Des valeurs différentes
les traditionalistes et les baby-boomers privilégient une gestion cartésienne et considèrent le travail comme une valeur prédominante. pour leur part, les
surpasse
c’est-à-dire que la relève (les X et les y) est davantage influencée par les valeurs et les comportements propres à leur génération que par ceux de leurs parents. on comprend aisément que cela peut susciter une certaine déception chez les parents- entrepreneurs, qui aimeraient que leur enfant « leur ressemble » un peu plus. et surtout, cela peut engendrer beaucoup d’incompréhension de part et d’autre, et par conséquent, des tensions.
Une approche en trois étapes
l’établissement du plan de relève est une étape clé pour prévoir des mesures afin d’aplanir les différences entre les générations et de s’assurer que cédant et repreneur(s) partagent la même vision.
34 décembre 2017 AQmAt mAgAziNe
X et les y ont une approche de gestion plus humaine et attachent avant tout de l’importance à concilier le travail et la vie personnelle.
pour les plus jeunes, le travail est un élément parmi d’autres, une source de savoir. sa valeur ne se mesure pas en nombre d’heures travaillées, comme c’est le cas pour les baby-boomers, mais en fonction de leur contribution à l’entreprise.
de plus, les X et les y sont peu impres- sionnés par l’autorité, contrairement à leurs aînés. ils ont été habitués dès leur plus jeune âge à travailler en équipe ; ils privilégient donc une gestion et une prise de décision collectives.
le fossé entre les deux groupes est si large que, pour la première fois au Québec, l’influence générationnelle
l’influence
héréditaire ;