Page 8 - AQMAT Cahier Thématique Mars

TENDANCES : DES mURS QUI DéTONNENT
Parce que sa texture est uniforme, le cèdre de l’est donne un cachet moderne aux revêtements.
Bien que le vinyle occupe encore une bonne portion du marché des revêtements extérieurs, des matériaux gagnent en popularité. Tour d’horizon des tendances naissantes.
Une étude menée par la sec- tion de l’Estrie de l’Associa- tion des professionnels de la construction et de l'habi- tation du Québec (APCHQ) chiffrait à 80 % la part qu’accapare le vinyle pour ce qui est des revêtements extérieurs résidentiels qué- bécois. Le bois et l’aluminium se partagent le reste. En fait, on trouve deux grandes caté- gories dans ce domaine, soit les bardages (comprenant les parements de vinyle, d’alu- minium, de bois, etc.), et la maçonnerie (briques, ardoise, crépi et pierre naturelle).
N’oublions pas les enduits de métal, de verre, de plastique, etc. ainsi que les diverses combinaisons et les produits dérivés de matériaux classiques. Un exemple ? Le fibrociment, mélange de ciment, de sable et de bres cellulosiques reconnu pour sa stabilité, ses propriétés incombustibles et sa facilité d’entretien. Côté visuel, ses divers styles de finition évoquent autant le béton que le bois.
Cèdre et bois torré é
Marie-Pierre Maurais, pré- sidente et fondatrice de Boréalix, est justement une passionnée du bois. Outre des tuiles de bois pour les balcons, cette société de la Mauricie se spécialise dans les revêtements muraux intérieurs et extérieurs.
Sur ce dernier plan, ses pro- duits sont principalement conçus à partir de cèdre de l’est et de bois torréfié, deux essences naturellement adaptées pour affronter les caprices du climat québé- cois. « On trouve principale- ment sur le marché du pin, de l’épinette et du sapin, explique-t-elle. Toutefois, ces trois essences sont souvent réunies, mais les techniques de séchage ne sont pas identiques de l’une à l’autre. Conséquence, il est fréquent de voir des revête- ments se mettre à couler en raison d’un séchage inadé- quat. Je me suis donc plutôt tournée vers des essences de haut de gamme. »
Durabilité et stabilité
Stable et durable, le cèdre de l’est offre ainsi une grande
résistance aux insectes et à la pourriture, contrairement au pin. Il est populaire auprès de ceux qui cherchent une alternative naturelle au bois traité. Parce que sa texture est uniforme, il donne un cachet moderne aux revêtements.
Pour sa part, le bois torré é, traité à haute température et sans produit chimique, résiste bien à la dégrada- tion, livre une bonne sta- bilité et offre des couleurs attrayantes post-traitement. De plus, il conserve sa rigi- dité. Cependant, il demande un huilage périodique afin de garder son aspect foncé plutôt que de virer au gris, comme du bois de grange. « Un autre de ses avantages, c’est qu’il est mort, indique Marie-Pierre Maurais. Donc, il ne « travaille plus », ne craque plus, ne se tord plus. »
Fibre de bois
Toujours sur le plan du bois, la fibre de bois est un autre matériau destiné à une utili- sation résidentielle. Une des raisons, c’est qu’en mars 2017, à cause des surplus impor- tants auxquels faisaient face les scieries, des chercheurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue ont reçu une subvention afin de déterminer des débouchés commerciaux. Outre la bioé- nergie et la fabrication de pan- neaux d’isolation, le groupe explore actuellement des stratégies de valorisation de la bre de bois dans de nouveaux produits, dont les revêtements muraux extérieurs.
8 mars 2018 cahier thÉmatiQue aQmat