Page 21 - AQMAT Magazine Juin 2019
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  voix unies PouR
L’aPPLication D’un seuL
coDe De constRuction
Dans une lettre adressée à la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, Andrée Laforest, le 29 avril dernier, Richard Darveau joint la voix de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) au mouvement pressant le gouvernement à forcer les municipalités à n’appliquer que la version 2010 du Code de construction du Québec adopté par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
ActuAlité
 les 1 108 municipalités sont actuellement libres d’appliquer sur leur territoire les éditions 2010, 2005, 1995 et même 1985.
La plus récente édition appelée 2010 est en fait entrée en vigueur le 15 juin 2015. s’en est suivie une période transi- toire de 18 mois, ce qui a mené à son théorique à partir du 15 décembre 2016.
« L’usage de versions variables du code d’une municipa- lité à l’autre encore aujourd’hui impacte toute la chaîne de production et de distribution des matériaux servant à la construction des maisons », avance richard darveau. « cette asymétrie génère également de l’iniquité lors des appels d’offres auxquels sont conviés les centres de rénovation et leurs fournisseurs », soutient le président et chef de la direc- tion de l’aQmat.
m. darveau interpelle la ministre : « Les municipalités ont bénéficié de presque quatre années pour s’y conformer alors que dans les faits, on se retrouve avec tout et son contraire. des villes traînent de la patte en continuant d’appliquer de veilles normes insatisfaisantes d’un point de vue sécurité et confort alors que d’autres votent des règlements locaux plus sévères que la version en vigueur du code. comment voulez- vous que l’industrie s’y retrouve ? »
ainsi, pour espérer remporter une soumission sur le territoire d’une municipalité utilisant un ancien code, le commerce et/ou ses fournisseurs n’ont aucun intérêt à proposer des matériaux et des techniques de pointe, conformes, voire supérieures aux prescriptions de l’édition 2010. car ce faisant, ils risqueraient d’être hors-prix. et quand on sait que c’est hélas le plus bas soumissionnaire qui l’emporte sur la
qualité, le centre de rénovation et/ou ses fournisseurs ne vont inclure aucun produit conforme à de plus hautes exigences.
La conséquence d’un tel
chaos : plusieurs nouvelles
constructions seront érigées
tout en étant insuffisamment
salubres ou sécuritaires en
comparaison à des bâtiments
construits dans des municipalités voisines où le code 2010 est en vigueur.
« nous demandons au gouvernement d’encourager les fabricants et leurs réseaux de vente à proposer les matériaux les plus innovants possibles et en cela, le code 2010 représente un puissant incitatif, sauf si, en pratique, il n’est pas en usage », affirme richard darveau.
Le porte-parole de l’aQmat se désole en particulier pour les nombreuses scieries, une des forces économiques du Québec. « Les usines proposant des charpentes en bois sont particulièrement victimes du laxisme du gouvernement à imposer à toutes les villes un code de construction uniforme puisque seule la dernière version autorise de construire en hauteur avec une structure faite de matière ligneuse ».
ceci veut donc dire que malgré le souhait d’un client ou la volonté d’un architecte ou d’un entrepreneur de privilégier le bois pour la charpente d’un multi-étages, si la ville n’applique pas encore la version 2010 du code, leur ambition demeurera lettre morte.
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