Page 133 - VISION ARCACHON 2021 2022 LISEUSE
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L’HERBE… Le village témoin du bassin
UNE PLAGE ET UN HORIZON RIEN QUE POUR SOI
Le premier confinement fut une révélation. Si Paris valait bien une
fête dans les fastes années 90 finissantes, le Bassin d’Arcachon,
version printemps 2020, s’accordait parfaitement au retour aux
sources. A la source. Soit l’essentiel et l’écriture. « 55 jours sans
humains sur le Bassin, toute la beauté du monde, un privilège,
un étonnement quotidien nourri de promenades et de mots qui
se sont imposés », raconte le journaliste. A l’arrivée, “Fou de
Bassin”, un livre-puzzle un peu foutraque mêlant des chroniques
publiées dans la presse locale, des pensées désorganisées mais
justes, de la poésie, de l’air du temps et du temps de vivre, grand
écart de références naviguant sans ambages et sans ombrages
entre Henry Miller et Christian Bobin, le sophistiqué et le simple,
le paraître et le sincère. « Depuis longtemps, je voulais écrire un
livre personnel sur le Bassin » avoue-t-il. Entre promenades et
silence, dune et marées, ce premier opus en a finalement imposé
un second publié ce printemps, puis accéléré un autre projet
littéraire de portraits de femmes, encourageant la parenthèse
sur le Bassin. « On n’a jamais les yeux fatigués ici. Et quand
on n’a pas les yeux fatigués, on a toujours des choses à dire »,
conclut cet intarissable conteur d’incertitudes, amoureux des
rêves qui se ramassent à la pelle et des filles aux yeux clairs.
Alors il continue d’arpenter ce paysage qui est devenu le sien,
toujours fou du Bassin et de ses lumières pour éclairer sa route.