Page 77 - Lifestyle byROSIER 2015
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paths, substituting yellow for red, green for blue, reality is for the devil, long live freedom.
Anachronistic and atypical, he is still a lucid observer of his time. He digests, among others, cubism, integrating it into his paintings to give them a three-dimensional effect. These «floating» characters are a suspension of time and space, vertical replaces horizontal: anything goes.
From what could be a huge hotchpotch of ideas comes a balanced masterpiece, touched by grace. He is a great master. Similarly, seduced by the “avant garde”, he never accepts the destruction of the past that this current would like to impose on him, he for whom roots and memories are so important.
A curious observer of his time, an enlightened spectator, he refuses to be shut in and does not compromise with his creative freedom.
The refuge of childhood, the nostalgia of a bygone and sometimes idealised past, is ubiquitous; he wants to be the witness and the guardian of it. Why oppose the past and the present, instead of seeing them as an obvious, peaceful time-line.
He becomes the enemy of ideologies although he has known them all, from Nazi ideology to Marxist ideology. Chagall is a conciliator, too marked with the history of art to forget that everything is a continuum, each era bring a stone to the edifice, taking away the foundations will make the work collapse.
The Master denies idolatry, his symbolism is not to be exploited, it is only one component of his creation and not an end in itself. He wants to be judged by his stroke, his pictorial composition, his style above all, recognisable amongst thousands.
Over time, he completely frees himself of the few artistic influences he has come across to move towards a more instinctive and intuitive creation. A sort of emergency seizes him by a formal simplicity: to remember his childhood, to sleep and dream incessantly. Should we interpret that as a way to escape reality, to escape the human condition. Some will criticise him for this blindness, others will see it as his salvation.
His boundless creativity, his desire to renew the artistic techniques available to him will never be faulted; he is the champion of humanity through his favourite themes of love and celebration, values that are essential to understanding his universal work, they help maintain a more modern hope. n
supports, comme un équilibriste défiant le vide, il transfigurera ses disciplines en se les réappropriant et les réinventant, sans cesse ouvert au monde qui l’entoure.
Chagall s’octroiera toutes les libertés qui pourront lui être utiles, proche des surréalistes, il ne leur fera jamais allégeance mais ne rejettera pas cette filiation, ce en quoi il brouillera les pistes chromatiques, un jaune se substituant à un rouge, un vert remplaçant un bleu, au diable la réalité, vive la liberté.
Anachronique et atypique, il n’en sera pas moins l’observateur lucide de son temps. Il digérera entre autre le cubisme l’intégrant à ses peintures pour leur donner un effet tridimensionnel. Ces personnages « flottants » sont une suspension du temps et de l’espace, les verticales remplacent les horizontales : tout est permis.
De ce qui pourrait être qu’un immense fatras indigeste surgit un chef d’œuvre d’équilibre, touché par la grâce. Ce n’est que cela un grand Maître. De même, séduit par l’avant-garde, il n’acceptera jamais la destruction du passé que ce courant voudrait lui imposer, lui pour qui les racines et la mémoire compte tant. Observateur curieux de son époque, spectateur éclairé, il rejettera tout enfermement, toute récupération et ne fera aucun compromis avec sa liberté créative.
Le refuge de l’enfance, la nostalgie d’un passé révolu et parfois idéalisé seront omniprésents, il s’en voudra le témoin et le dépositaire. Pourquoi opposer le passé et le présent, au lieu de n’y voir qu’une chronologie évidente et apaisée.
Il se fera l’ennemi des idéologies alors qu’il les aura toutes connues, de l’idéologie nazie à l’idéologie marxiste. Chagall est un conciliateur, trop empreint d’histoire de l’art pour ignorer que tout n’est qu’un continuum, chaque époque apportant sa pierre à l’édifice, supprimez-en les fondations et l’ouvrage s’écroulera.
Le Maître renie les idolâtries, sa symbolique ne doit pas être instrumentalisée, elle n’est qu’une composante de sa création et pas une fin en soit, il veut être jugé sur son trait, sa composition picturale, son style avant tout, reconnaissables entre mille.
Le temps passant, il se libérera complètement du peu d’influences des courants artistiques rencontrés pour aller vers une création de plus en plus instinctive, intuitive. Une forme d’urgence s’empare de lui pour l’essentiel par une simplicité formelle: retrouver l’enfance, s’endormir et rêver sans cesse. Doit-on voir en cela une fuite pour échapper au réel, au fardeau de la condition humaine. Certains lui reprocheront cet aveuglement, d’autres y verront son salut.
Sa créativité débordante, son envie de renouvellement des techniques artistiques offertes à lui ne seront jamais mis en défaut, il se fera l’ardent défenseur de notre humanité à travers ses thèmes de prédilection qui sont l’amour et la fête, valeurs essentielles à la compréhension de son œuvre universelle, elles contribuent à entretenir un espoir des plus modernes. n
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