Page 14 - Lifestyle byROSIER 2017
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à une main d’œuvre abondante et pas chère a permis de réaliser ces milliers d’ouvrages. Une fois ces mini exploitations créées, souvent à plusieurs kilomètres des fermes et des villages, les paysans ont continué à utiliser ces pierres pour construire des cabanes en pierre sèche tantôt isolées tantôt regroupées en village, qui servaient d’abris saisonniers ou d’entrepôt au matériel pour les paysans, et d’abris pour le bétail en cas de très mauvais temps pour les bergers.
Les bories étaient donc construites en fonction de l’envi- ronnement et des besoins de modestes paysans, de cultivateurs, et de bergers qui ont pratiqué l’auto construction avec la pierre qu’ils trouvaient in situ. Par exemple les aiguiers étaient des puits creusés dans le rocher qui permettaient de capter l’eau de pluie ou de source et la borie recouvrait le trou pour éviter l’évaporation de cette eau savamment capturée, d’autres étaient de simples ca- banes, parfois dédiées à un usage particulier (confection, stockage des récoltes, four à pain, grange, loge à cochons, etc.).
Au XIXe siècle les bories deviennent souvent un lieu de villégiature, tout comme les cabanons, où l’on vient se détendre en famille. Les maçons spécialisés dans la pierre sèche sont alors recrutés pour édi er ce type de construction qui demande beaucoup de soin tant dans le choix des pierres que dans leur assemblage savant et astucieux. Il faut de la patience, un bon coup d’œil, assorti d’un bon coup de mains pour sentir si la pierre est à sa meilleure place et aura la bonne résistance physique. Ces maçons professionnels étaient de véritables «maîtres» de la pierre sèche. Ils ont construit les cabanes les plus grandes, qui sont encore de superbes ouvrages d’une belle plasticité, et à l’architecture élaborée. Une borie peut peser de 25 à 250 tonnes et utilise de 200.000 à 300.000 pierres. Chacune d’elles est passée 2 à 3 fois entre les mains du constructeur !
created, often several kilometers away from farms and villages, peasants continued to use these stones to build dry stone huts, sometimes isolated or grouped together in villages, which were used as seasonal shelters or warehouses for peasants tools, and shelters for shepherds and their livestock in case of very bad weather.
Bories were therefore built according to the environment and to the modest peasants, farmers, and shepherds needs who practiced self-taught construction with stones they found in situ. For example, “aiguiers” were wells dug into the rock retaining rain or spring water and the borie covered the hole to avoid the evaporation of this cleverly captured water, others were simple cabins, sometimes dedicated for a particular use (workshop, crops storage, bread oven, barn, pighouse, etc.).
In the nineteenth century, bories often became a chill out place, just like the cabins, where one could relax with family. Builders specializing in dry stone were then recruited to build this type of construction which requires a great deal of care both in the choice of stones and in their skillful and cunning assemblage. It takes patience, a good look and a good hand to feel if the stone is in its best place and will have good physical strength. These professional builders were true dry stone “masters“. They built the largest bories, which are still superb constructions of a beautiful plasticity, and with elaborate architecture. A borie can weigh from 25 to 250 tons and uses from 200,000 to 300,000 stones. Each of them has passed 2 to 3 times in the hands of the builder!
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