Page 28 - livre numérique il faut sauver mathilde
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Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette
            était prête cependant. Son mari lui dit un soir :

            “Qu’as-tu ? voyons, tu es toute drôle depuis trois jours.”

            Et elle répondit :

            “Cela m’ennuie de n’avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J’aurai l’air
            misère comme tout. J’aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.”
            Il reprit :

            “Tu mettras des fleurs naturelles. C’est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu
            auras deux ou trois roses magnifiques.”

            Elle n’était point convaincue.

            “Non… il n’y a rien de plus humiliant que d’avoir l’air pauvre au milieu de femmes riches.”

            Mais son mari s’écria :

            “Que tu es bête ! va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des
            bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.”

            Elle poussa un cri de joie.
            “C’est vrai. Je n’y avais point pensé.”



            Elle alla donc rendre visite à son amie avec laquelle elle prend le thé toutes les après-
            midis .  Au fil de la discussion Mme Forestier se rendit compte que Mathilde  n’allait pas
            bien. Alors elle lui demanda :
            « -Que t’arrive-il ma chère ?
            -Mon mari a réussi à obtenir une invitation au bal, ma toilette est prête mais
            malheureusement je n’ai point de bijoux à me mettre. »
            Elle trouverait forcément son bonheur dans toutes les trouvailles que son amie possédait.
                   Mme Forestier l’emmena à l’étage et montra ses bijoux à Mathilde. Elle chercha dans
            les innombrables  bijoux et après avoir regardé tous les bijoux elle trouva une rivière de
            diamants magnifique. Elle remercia son amie et repartit avec son trésor.
                            Le  jour du bal arriva, sa tenue qu’elle avait obtenu à seulement  400 francs eut
            un énorme succès. Tous les grands hommes de la fête se retournaient pour la regardaient.
            Elle attisait la jalousie de nombreuses femmes. Pour la première fois depuis tellement
            longtemps elle se sentait belle et  regardée.
            Elle partit vers quatre heures du matin, son mari, depuis minuit, dormait dans un petit
            salon avec trois autres messieurs. Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu’il avait
            apportés pour la sortie, dont la pauvreté jurait avec l’élégance de la toilette du bal. Par
            honte de cette modeste veste que son mari lui avait tendue, elle prit la fuite. Après une
            heure à chercher une voiture, ils trouvèrent enfin  un fiacre.
            Une fois rentrée chez elle Mathilde ôta les beaux vêtements qu’elle avait portés durant la
            soirée et se tournant vers son miroir elle poussa un cri, la parure avait disparu ! Elle
            prévint son mari, ils se mirent à chercher de partout, dans les plis de robe, dans les plis du
            manteau… en vain. Son mari rentra à sept heures après avoir refait tout le trajet jusqu’au
            lieu du bal. Il se rendit à la préfecture de police, aux journaux pour offrir une récompense à
            celui qui retrouverait la parure. Mais hélas rien de tout cela ne fit revenir la rivière de
            diamants.
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