Page 23 - Rapport Livret
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Vignette clinique
Au fil du temps, la perspective inespérée et aboutie d’une famille de sortir du dispositif de l’espace rencontre
 parent visiteur, dans ses liens longtemps difficiles avec ses deux enfants, en raison de ses troubles psychologiques et de ses défaillances à s’en occuper, de son impossibilité de les recevoir seule en visite à domicile.
  Problématique psychique de la mère et nature des liens mère-enfants
   La mère au tout début des rencontres entretenait durant les séances une relation chaotique, inadéquate, fluctuante avec ses enfants. Elle manifestait des réactions impulsives envers eux que l’on pourrait qualifier d’inappropriées, d’incohérentes, à la limite toxiques. Elle se montrait parfois exubérante, oscillant entre une forme d’hystérie avec sans doute un fond psychotique tout en exprimant des moments d’effondrement, un sentiment d’être dépassée, surmenée, envahie psychiquement, s’énervant par moments contre elle-même et autrui.
 Préambule
   évolution : orientation tout d’abord de quelques mois sur le dispositif ER sans sortie, passage en sortie la demi-journée et/ou la journée, enfin aménagements gradués sur l’extérieur en dehors de l’AFCCC, avec la mise en place de droits de visite à domicile en week-end, puis plus largement une orientation sur de la garde alternée.
 Nous traçons là une logique de cheminement idéal des familles.
La rapidité de cette réalité temporelle nous surprend parfois. Nous pensons en effet que les familles ne sont pas toujours aussi rapidement prêtes pour s’affranchir de l’espace rencontre.
Cette tendance crée toutefois une dynamique, introduit un plus grand mouvement au niveau des familles accueillies. Mais elle nous oblige à anticiper, et à tenter de mieux travailler et soigner les transitions pour que la sortie du dispositif de ces familles nouvellement arrivées, ne relève pas du passage à l’acte et ne les mette pas en difficulté par une précipitation de solution sur l’extérieur qui serait prématurée.
A l’inverse quelques situations perdurent
 longuement au sein de l’espace rencontre avant qu’une issue positive au dehors ne se dessine : itinéraire de ce que nous avons choisi d’évoquer.
 C’est le cas de la famille C, pour laquelle nous avons vu grandir les deux enfants, un garçon et une fille plus âgée. Nous avons rencontré durant plusieurs années en coup de vent le père hébergeur de cette entité familiale et suivi plus particulièrement, la mère,
 De manière récente et plus fréquemment, nous constatons que la durée de prescription des droits de visite (DV) figurant dans les ordonnances de justice, est plus courte (6 mois en général, parfois 4), mieux encadrées et précises quant à la progressivité de leur
  Pendant les rencontres, cette mère tissait une relation discontinue, inconsistante avec ses enfants, proche du lâchage. Prise dans une forme de marasme (comparable à de l’agonie), témoignant d’une grande détresse psychique, elle pouvait d’une minute à l’autre adopter soudainement de manière inquiétante, de l’abandon, de la rupture, du découragement, altérant ses relations avec sa progéniture.
  Les enfants, tantôt maladroitement surinvestis, et simultanément délaissés,
  Ses enfants jeunes mais aussi grandissants éprouvaient le malaise perturbant de cette mère aux attitudes imprévisibles. Ils se retrouvaient par moment seuls dans la pièce, livrés à eux même, s’excitant, se chamaillant en l’absence de la soutenance maternelle, de l’instauration, de la permanence, de la solidité d’un lien qui puisse être efficient et faire sens face à la « folie maternelle ».
 Présentation de la famille
    Rapport de gestion 2020 de l’AFCCC 69
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