Page 43 - Le savoir-(sur)vivre
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Bref, plutôt que de rester tétanisé sur la commande de frein, il est de loin préférable d’agir comme si on ne disposait pas d’ABS.
C’est la théorie qui était indiscutable jusqu’à ce que l’Europe et ses gratte-papiers s’intéressent au sujet. Dans un souci de bien-faire et de sécurité, ils ont obligé les deux-roues à moteurs immatriculés depuis le 1er janvier 2016 à être équipés d’un système d’antiblocage des roues. Fort bien !
Mais les constructeurs qui se sont lancés dans une lutte de prix exacerbées pour nombre de modèles avaient pris pour habitude de proposer ces machines à des prix plancher sans ABS.
Et la plupart de ces mêmes modèles étaient vendus avec ABS contre un supplément qui tournait souvent autour de 500 à 1 000 euros. Cela s’appelle du « marketing »...
Que s’est-il passé depuis l’entrée en vigueur de l’obligation européenne ? Les constructeurs ont équipé tous leurs modèles de l’ABS, et pour être conformes à la législation, certains ont fort logiquement choisi les systèmes les moins chers. Il en résulte que la qualité de ces ABS bon marché est parfois contestable.
Dans tous les cas de figure, l’apport de l’ABS est indiscutable puisqu’il limite dans de grandes proportions les risques de chutes. Mais mieux vaut garder à l’esprit que ce système n’est jamais un plus en matière de puissance de freinage.
C’est pourquoi l’ABS n’est pas utilisé en compétions où les pilotes sont des experts qui font mieux dans le domaine que ne peut le faire un système qui empêche le blocage des roues.
Par contre, en utilisation routière, si l’ABS présente parfois certains défauts, de manière générale il représente un plus.
Trop, c’est trop ! Trop souvent on essaie de vendre à un quidam une moto trop puissante. Une petite moto légère, maniable et conviviale procurera généralement plus de plaisir qu’une excellente super sport dont toute la puissance ne pourra être exploitée !
LE SAVOIR-(SUR)VIVRE
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