Page 44 - Le savoir-(sur)vivre
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La route facile
C’est surtout en cas de surprise qu’on apprécie sa présence sur une moto. Si on doit subitement freiner de manière imprévisible, sans l’antiblocage, il convient d’y aller progressivement avec le levier.
Si on est un expert aguerri, on freine brusquement avec le risque de provoquer un blocage de la roue avant. Si la machine évolue en ligne droite et si le pilote réagit promptement en relâchant le frein avant, cela ne provoquera pas la chute.
Lorsque les véhicules détecteront la présence de tout ce qui les entoure, un progrès considérable sera réalisé en matière de sécurité routière.
Mais dans un cas comme dans l’autre, on perdra du temps et des mètres par rapport à celui qui dispose de l’ABS et qui, surpris, pourra « taper dans les freins » sans se poser trop de questions.
Enfin, sur routes glissantes (sur neige ou verglas bien sûr et aussi sur du gravillon ou encore sur des pavés lisses et gras), l’ABS devient franchement inadéquat car pour éviter un blocage de roue il refuse pratiquement de freiner.
C’est là qu’on apprécie l’ABS qui peut être déconnecté, un dispositif présent sur certains trails. On dira aussi que le système électronique empêchant le blocage des roues est encore en pleine évolution et ne cesse de s’améliorer.
Freiner est une technique essentielle à bien assimiler. C’est sans doute la plus difficile de la conduite moto, du moins quand on veut exceller dans le domaine.
Beaucoup de motards n’ont jamais connu une amorce de blocage de roue, ou si cela leur est arrivé, il s’agissait de la roue arrière et ils ne s’en sont peut- être pas rendus compte.
Plus surprenant : lors de la participation à un stage de perfectionnement de pilotage, pratiquement un motard sur deux disposant de l’ABS sur sa bécane n’a jamais ressenti les réactions de ce système dans la pédale ou dans le levier.
Par excès de prudence, ceux-là n’ont jamais osé « taper dans les freins », ne serait-ce que pour essayer, même si avec l’ABS, lorsque la moto est bien en ligne, le risque de chute n’existe pas.
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