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La Tribune des travailleurs - No264 - Jeudi 12 novembre 2020
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visio-meeting » avec le POID
  parti
   
  ouVrier indépendant démocratique
    
              « Les 7 500 suppressions de postes à Air France, ce n’est que la partie visible de l’iceberg »
Rachid, bagagiste chez l’un des sous- traitants d’Air France sur la plate-forme de Roissy, rappelle : « Ce qui se passe à Aéroports de Paris et Air France, où on annonce un plan de 7 500 suppressions de postes, n’est que la partie visible de l’iceberg. Nous, sous-traitants, sommes amenés à subir, au mieux des plans de performance, au pire des plans de licencie- ment. Aujourd’hui, la sous-traitance a la tête entre le marteau et l’enclume. Aujourd’hui, il est plus que vital de créer l’unité entre les agents d’ADP, d’Air France et de la sous-trai- tance. » Fabrice, syndicaliste à Aéroports de Paris, précise : « À Aéroports de Paris, nous sommes confrontés à un plan qui prévoit la suppression de 1 150 emplois et la remise en cause d’avantages acquis. Le P-DG a ouvert des pseudo-négociations en appelant immé- diatement les syndicats à la “coconstruction” et au “dialogue social”. L’opération corporatiste d’associer les syndicats au plan a échoué pour l’instant. Plus que jamais à ADP – comme ail- leurs – l’unité est plus qu’urgente pour stopper la direction et le gouvernement. Il en sera de même le 21 novembre prochain dans la nou- velle rencontre pour l’unité pour l’interdiction des licenciements convoquée à l’initiative de travailleurs et de militants de toutes ten- dances. »
Martine, agent à la Ville de Paris souligne que « pour beaucoup de collègues, le travail pendant le confinement s’est fait avec beau- coup de soucis, de dysfonctionnements. Il n’y a eu aucune reconnaissance ». Elle revient sur le combat acharné des agents de la Ville de Paris pour une prime de 330 euros, combat qui se heurte au refus obstiné de la majorité munici- pale PS-PCF-EELV d’Anne Hidalgo.
« Seuls le gouvernement et les capitalistes peuvent se réjouir de la dislocation de la CGT »
Dans cette situation, les travailleurs ont plus que jamais besoin de syndicats qui restent sur le terrain des revendications, comme l’a expliqué Dominique, militant CGT dans l’Isère, qui s’inquiète « d’initiatives diverses, à l’intérieur de la CGT ou à l’exté- rieur de celle-ci. Elles apparaissent reliées à des “jeux politiques”, loin des préoccupations des salariés et des syndiqués. À un moment où les attaques contre les intérêts et les acquis de la classe ouvrière sont d’une extrême violence, l’unité sur les revendications et la démocratie ouvrière doivent l’emporter. Il est évident que la dislocation de la CGT porterait un coup aux travailleurs, aux militants, et seuls le gou- vernement et les capitalistes pourraient s’en réjouir. Le syndicat CGT, tous les syndicats CGT doivent appartenir aux syndiqués. »
Rassemblement des salariés d’Aéroports de Paris, le 15 octobre
« Gagner au parti ouvrier et à sa politique les couches les plus exploitées de la classe ouvrière »
Ce meeting, c’est aussi un meeting où les femmes travailleuses ont largement exprimé les combats qu’elles mènent dans leur milieu professionnel, leur quartier, pour leurs droits particuliers...
Telle Isabelle, aide à domicile, qui rap- pelle que ce secteur emploie 250 000 per- sonnes, dont 97 % de femmes et s’indigne du double langage du gouvernement « qui met la dépendance et l’autonomie au cœur de ses annonces médiatiques mais, dans les faits, les aides à domicile ont bénéficié d’une prime Covid d’un montant variable de 1 500 euros à... 0,54 euro et d’une augmentation de salaire de 0,12 euro de l’heure ».
« Nous voulons un avenir prospère pour nos enfants »
Telle Latifa, habitante du quartier Beau- regard, à Nemours (Seine-et-Marne), qui dénonce la dégradation de sa cité dans l’indifférence de la municipalité et du bail- leur social : « Les logements se dégradent : moisissure, fissures, infestation de cafards, fuites de plomberie... Les extérieurs laissent à désirer : pas de jeux dans les parcs pour les jeunes enfants, pas de salles pour les adoles- cents. Nous ne sommes pas entendues. C’est pourquoi, avec quelques mères et grands- mères, nous avons décidé de nous prendre en main, avec le soutien de mon parti, le POID. Pétition, lettres à la mairie de Nemours et à Habitat 77 avec demande de délégation des femmes de Beauregard. Nous voulons un ave- nir prospère pour nos enfants et les généra- tions à venir. »
« Les femmes aux premiers rangs de l’organisation »
Latifa et son fils pendant le meeting du POID
Et Christel Keiser qui, après avoir apporté « le salut fraternel du POID aux femmes polo- naises qui manifestent depuis des semaines contre l’interdiction du droit à l’avortement que veut imposer le gouvernement », a conclu son intervention en tant que responsable de la commission femmes travailleuses du POID : « Je constate que, dans cette situation particulièrement difficile, les femmes ont été et sont en première ligne et qu’elles subissent de plein fouet la politique du gouvernement. Ces femmes, dès lors qu’elles rencontrent une poli- tique qui répond à leurs aspirations, sont aux premiers rangs de l’organisation. Quand on construit un parti ouvrier, on doit être capable de s’adresser aux couches les plus exploitées de la classe ouvrière, gagner à ce parti et à sa politique les femmes travailleuses, les déléguées syndicales, les mères de famille. C’est dans ce combat commun, ce combat de construction d’un parti, que pourra se réaliser réellement l’égalité entre les femmes et les hommes. »
«Onnepeutpas ouonneveutpas?»
Daniel Gluckstein, secrétaire national du POID, revient sur les obstacles auxquels les tra- vailleurs sont confrontés : « Il y des responsables pour dire qu’on ne peut pas recruter du jour au lendemain des enseignants ou faire sortir de terre des salles de classe ou des services de réani- mation, qu’on ne peut pas former des soignants. Les travailleurs sont confrontés à un mur d’im- possibilités dressé devant eux pas seulement par ce gouvernement au service des capitalistes mais aussi par les responsables d’organisations politiques ou syndicales qui sont censées repré- senter leurs intérêts. On ne peut pas, nous dit- on?Onnepeutpasouonneveutpas?
Vous, dirigeants des partis, historiquement formés dans le mouvement ouvrier, ces 343 mil- liards d’euros que vous avez votés le 19 mars, vous pouviez ou vous ne pouviez pas voter contre ?
Ce qui manque du côté des dirigeants qui se disent de gauche, ce n’est pas la possibilité, c’est la volonté ! Il leur manque la volonté de rompre avec les capitalistes et Macron, de confisquer, de réquisitionner. »
Puis il insiste sur la nécessaire unité de la classe ouvrière : « Le POID milite pour que le pouvoir revienne à la majorité au service de la majorité. Cette majorité, c’est la classe ouvrière et la jeunesse, quelle que soit leur origine, leur culture, leurs références religieuses. Il y a eu il y a quelques semaines l’épouvantable assassinat de Samuel Paty, enseignant à Conflans-Sainte- Honorine. Le POID a immédiatement condamné cet assassinat parce que rien ne peut justifier, quelle que soit l’idéologie dont se réclame son auteur, que l’on assassine un enseignant au seul motif qu’il a exercé son métier. Mais lorsque Macron profite de la circonstance pour ressortir son projet de loi sur le prétendu séparatisme isla- miste, les travailleurs sont en droit de dire : “Pas lui, pas ça !”.
Car, finalement, qui est responsable du “séparatisme” ? « Lorsque Blanquer décide de déscolariser les enfants pour la moitié du temps, ce sont d’abord les enfants des couches populaires qui sont déscolarisés, il est là le séparatisme. Faire en sorte qu’il n’y ait plus de perspective d’emploi, supprimer les centres de santé dentaire, les PMI, fermer les uns après les autres les services publics, ne pas réhabiliter les cités HLM, il est là le sépa- ratisme ! Et c’est d’abord le séparatisme de l’État, le séparatisme de ce gouvernement et des précé- dents qui enferme les populations dans des ghet- tos plutôt que de leur permettre d’accéder à l’éga- lité des droits, à l’emploi et aux services publics !
Il faut un plan de reconstruction de l’écono- mie au service de l’immense majorité, un plan de réorganisation tourné vers la satisfaction des besoins humains et non pas vers la satisfaction des profits. Cela exige que soient balayées ces institutions au service de la classe capitaliste qui piétinent la démocratie. Cela exige l’Assemblée constituante et le gouvernement ouvrier. Qui l’imposera ? Les travailleurs et les jeunes l’impo- seront par leur mobilisation, entraînant avec seux leurs organisations. » n
        « C’est le POID tel qu’il est, rejoignez-nous ! »
Je voudrais avant tout remercier les intervenants qui ont pris la parole avant moi, remercier en particulier les mères de famille et même leurs enfants qui ont fait irruption sur les écrans : c’est le Parti ouvrier indépendant démocra- tique tel qu’il est. Il n’est pas composé de professionnels de la politique, d’habitués des médias. Il est composé de travail- leurs, de travailleuses avec leurs familles qui vivent dans leur milieu, dans leur cité souvent et, qui, quand ils ou elles s’expri- ment au nom du parti le font en même temps au nom de leurs collègues de tra- vail, de leurs voisins, de leur famille. C’est le POID qui se construit comme parti ouvrier. Ce n’est pas simple de prendre la parole aujourd’hui, surtout quand on est chez soi devant son ordinateur et que l’on sait que l’on s’adresse à des milliers de camarades qu’on ne voit pas. Et ce n’est pas simple de dire en quelques minutes la situation à laquelle on est confronté et en même temps les espoirs, ce pour quoi on est organisé. Au-delà de ce meeting, ce n’est pas simple de vivre aujourd’hui. Cha- cun craint pour sa santé, pour son travail, pour la scolarisation ou la déscolarisation des enfants, pour ses parents, pour les
rentrées financières... Oui, la situation est difficile. Pourtant, tous les camarades qui se sont exprimés ont dit non seulement l’inquiétude, mais leur engagement dans le combat. Un combat qui s’inscrit dans une situation d’ensemble où les difficultés et le confinement font que, dans ce pays, une volonté de résistance, un engagement au combat tendent à s’imposer malgré ces difficultés et ces obstacles.
On nous a donc empêchés de manifes- ter aujourd’hui, mais vous qui avez parti- cipé à ce meeting, vous pouvez manifester votre soutien à ce qui s’y est dit. Sur le site de La Tribune des travailleurs, vous avez la possibilité d’exprimer votre volonté de rejoindre les rangs du Parti ouvrier indé- pendant démocratique. Vous avez aussi la possibilité de vous abonner à La Tribune des travailleurs, dont vous savez la place qu’elle occupe dans la situation, ou encore d’apporter un soutien financier.
Si vous partagez ne serait-ce qu’une partie de ce qui a été exposé ici, nous vous invitons à prendre votre place dans le combat. C’est celui de l’émancipation. »
(Extraits de l’intervention de Daniel Gluckstein)
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