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Aujourd’hui l’outarde houbara est classée comme « Vulnérable » par l’Union Internationale pour la conser-
vation de la Nature (UICN 2007), est en Annexe I de la Convention sur le commerce international des es-
pèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ainsi qu’en Annexe I de la Convention
sur les Espèces Migratrices (CMS). Cependant il existe peu d’estimations fiables des densités et de leurs
variations sur l’aire de distribution de l’espèce.
II.2.2 COMPORTEMENT
Déplacements
L’outarde houbara est un oiseau cryptique et sensible au dérangement. L’espèce est un bon voilier, mais
privilégie la marche et la course lors de ses déplacements et de sa prospection alimentaire. Elle s’alimente
toute la journée, avec un pic d’activité au lever et au coucher du soleil.
La sous-espèce des îles Canaries est sédentaire, alors qu’en Afrique du Nord l’outarde présente une migra-
tion partielle et différentielle. Les mâles adultes sont majoritairement sédentaires avec des domaines vitaux
bien délimités (17km² en moyenne), alors que la plupart des femelles adultes présentent des mouvements
saisonniers entre des aires de reproduction et d’hivernage distinctes (domaine vital annuel supérieur à
140km²) et une fidélité interannuelle à ces aires.
Comportement reproducteur
L’outarde houbara est une espèce polygyne avec un système reproducteur de type lek-diffus. Les mâles se
regroupent pour parader. Les femelles visitent les mâles uniquement pour la copulation afin de fertiliser
leurs œufs. La femelle quitte ensuite le lek pour pondre, puis incube et élève seule les jeunes.
Les sites où paradent les mâles sont traditionnels et utilisés d’une année sur l’autre. Les mâles s’établissent
sur un site à l’âge de trois ans. La parade s’étend de janvier à mai et a lieu au lever et au coucher du soleil.
La parade des mâles est très spectaculaire, destinée à attirer les femelles. Les
longues plumes noires et blanches du cou, du poitrail et de la crête se dressent
pendant que le mâle entame une marche lente, le bec dressé vers le ciel. Puis, il
rabat sa tête en arrière sur son dos et entre dans une course frénétique, effectuant
des lignes droites, des cercles et des zigzags. Dans cette posture, le mâle ressemble
à une boule blanche et noire en mouvement visible à plus d’un kilomètre par ses
congénères. En l’absence de femelle aux alentours, après quelques secondes, il
s’arrête brusquement, au « garde-à-vous », la tête rentrée dans les épaules et pro-
duit une séquence de 2 à 8 émissions sonores sourdes appelées « booming »,
avant de recommencer un cycle de parade.
Mâle en parade, Maroc
En présence d’une femelle, le mâle arrête sa course et effectue une parade pré-copulatoire. Sa tête et son
cou sont tendus vers l’avant, les plumes blanches et noires dressées. Le mâle avance vers la femelle en
effectuant un mouvement de balancier et claquant alternativement du bec, à
droite, puis à gauche, etc.
Les femelles atteignent leur maturité sexuelle entre 2 et 3 ans. Elles pondent
généralement de mars à juin, avec un pic fin avril. Cependant, la période de
ponte est très variable d’une année sur l’autre, selon les conditions environne-
mentales. Outarde couveuse, Maroc
En Afrique du Nord, les femelles pondent de 1 à 4 œufs (moyenne = 2,47) par couvée. Les œufs sont bruns,
verts, olive, tachetés de brun sombre, et pondus à même le sol dans une simple dépression. La période
d’incubation est de 23 jours. La femelle et sa couvée quittent le nid quelques heures après éclosion du
dernier poussin. Les poussins sont nourris à la béquée par la mère. Ils sont capables d’effectuer de petits
vols à 30 jours, mais restent avec leur mère jusqu’à l’âge de 2 ou 3 mois.
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