Page 5 - Book 5_ECWP_Présentation du projet_v.1.0_Rev.06
P. 5
En parallèle d’études menées sur leur éthologie, leur écologie et leur démographie, les connaissances ac-
quises sur les oiseaux sauvages, la qualité et la disponibilité des habitats dans les zones chassées et non-
chassées, ont permis un ajustement continu de la stratégie de renforcement.
I.2.2 PROGRAMMES DE RECHERCHE
Recherche et conservation ex-situ
Les recherches scientifiques menées par l’ECWP sur l’état des populations d’outardes houbara (statut, dis-
tribution) ont, dans un premier temps, souligné la nécessité de sauvegarder en captivité la diversité géné-
tique de l’espèce et de produire des surplus d’oiseaux sains, afin de renforcer les populations sauvages en
déclin. L’ECWP conduit des recherches appliquées et fondamentales sur l’ensemble des domaines relatifs
à la biologie de l’outarde houbara : génétique, biologie de la reproduction, écophysiologie, comportement,
épidémiologie et recherche vétérinaire.
Recherche et conservation in-situ
Dès le lancement du projet, l’ECWP a initié des études approfondies de l’écologie des populations rési-
duelles d’outardes sauvages : étude des mouvements (domaines vitaux, migration, dispersion des juvé-
niles), de l’utilisation des habitats par les différentes classes de la population (femelles, mâles et juvéniles),
compréhension de leurs stratégies d’appariement et suivi interannuel du succès reproducteur. Depuis
1996, plus de 250 outardes sauvages ont ainsi été suivies individuellement.
L’acquisition de ces connaissances fondamentales a permis l’instauration et l’ajustement de mesures con-
crètes de protection et de restauration des populations naturelles, afin d’endiguer le déclin de l’espèce
dans l’Est marocain.
Recherche et écologie de la restauration
Pour qu’un programme de restauration soit considéré comme durable, il faut pouvoir évaluer sur la durée
le succès des renforcements et leur impact éventuel sur les populations sauvages résiduelles et leurs habi-
tats. Il faut donc identifier les facteurs clés affectant le succès du programme et en assurer un suivi continu.
Ainsi, afin de garantir une amélioration des techniques de lâcher et un ajustement de la stratégie de ren-
forcement, l’ECWP assure un suivi minutieux de tout ou partie des oiseaux lâchés par des méthodes directes
(radio-pistage) et indirectes (marquage, capture-recapture) et mesure les indicateurs suivants : survie, dis-
persion et succès reproducteur.
Entre 1999 et 2014, la mesure de ces indicateurs, lors de lâchers expérimentaux où plus de 3 500 outardes
ont été équipées d’émetteurs, a permis d’orienter le choix des méthodes de lâcher, des saisons, des sites,
etc. Aujourd’hui, plus de 4 000 outardes ont ainsi été suivies sur des périodes allant d’un à trois ans, révélant
un taux de survie moyen de 50%, un an après le lâcher. Ces suivis sur le long terme ont également confirmé
la capacité des oiseaux lâchés à se reproduire, contribuant de façon significative à la régénération naturelle
de l’espèce.
Etudes de l’habitat de l’outarde
Aujourd’hui, l’habitat de l’outarde est fragilisé (sécheresse, surpâturage). Les facteurs écologiques déter-
minants dans la survie des oiseaux sont progressivement identifiés.
Chaque année, des inventaires de la flore et de la faune (gazelles, chauve-souris, arthropodes, etc.) sont
dressés. L’impact du pâturage et la régénération des communautés végétales sont mesurés. Ces informa-
tions originales sont analysées et cartographiées, et viennent alimenter une base de données particulière-
ment précieuse pour l’ECWP, mais aussi pour tous ceux qui s’intéressent à la biodiversité des écosystèmes
de la région.
Page | 5 Book 5_ECWP_Présentation du projet_v.1.0_Rev06 / 10.2016