Page 261 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin
168 Les règles de politesse de la marche, de la façon de camper, de passer la
nuit et de dormir dans le voyage. Où il est bon de voyager de bonne
heure, de ménager les montures et de veiller à leurs besoins. Le devoir
de rappeler à l'ordre celui qui ne leur donne pas ce qui leur revient de
droit. La possibilité de prendre quelqu'un en croupe tant que la
monture en est capable
962. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu a dit: «Quand vous voyagez dans un pays verdoyant, donnez aux
chameaux le temps de profiter de ce que porte la terre. Mais quand vous voyagez dans une région désertique, accélérez leur
marche avant que leurs nerfs ne lâchent. Quand vous bivouaquez de nuit, mettez-vous à l'écart de la route car c'est le passage
des bêtes et le refuge des insectes venimeux pendant la nuit». (Rapporté par Moslem)
963. Abou Qatàda (das) a dit: «Quand le Messager de Dieu voyageait et bivouaquait de nuit, il se couchait sur le côté
droit. Quand c'était aux approches de l'aube, il posait ses coudes par terre et plaçait sa tête sur la paume de ses mains (afin de
ne pas trop plonger dans le sommeil et de ne pas manquer la prière de l'aube)». (Rapporté par Moslem)
964. Selon Anas (das), le Messager de Dieu a dit: «Voyagez de nuit car les étapes passent plus vite la nuit». (Rapporté
par Abou Dawùd)
965. Abou Tha'iaba Al Khoushanni (das) a dit: «Les gens, quand ils campaient quelque part, se dispersaient dans les sentiers
de montagne et dans les vallées. Le Messager de Dieu leur dit alors: «Votre dispersion dans les sentiers de montagne et
dans les vallées n'est qu'une inspiration du Diable». Depuis ce jour, toutes les fois qu'ils campaient en un endroit, ils se
groupaient les uns avec les autres». (Rapporté par Abou Dawùd)
966. Sahl Ibn "Ainr Al Ansâri (das) a dit: «Le Messager de Dieu passa devant un chameau dont le ventre était collé au
dos (signe de maigreur extrême). Il dit: «Craignez Dieu dans votre comportement avec ces bêtes dépourvues de parole.
Montez-les à bon escient et mangez-les à bon escient». (Rapporté par Abou Dawûd)
967. 'Abdullàh Ibn Ja'far (das) a dit: «Le Messager de Dieu me porta une fois en croupe derrière lui. Il me confia en
secret un Hadîth que je ne divulguerai à personne. Quand il allait faire ses besoins il se cachait de préférence derrière un
obstacle ou la clôture d'une palmeraie». (Rapporté par Moslem)
Al Barqàni y a ajouté ceci: «II entra dans la palmeraie d'un Ansàrite et voilà qu'il y trouva un chameau. Quand ce dernier vit le
Prophète , il fit entendre un râle et ses yeux débordèrent de larmes. Le Prophète s'approcha de lui et lui caressa
la bosse et la région derrière ses oreilles en disant: «Qui est le propriétaire de ce chameau, à qui appartient ce chameau?» Un
jeune Ansàrite vint lui dire: «Moi, ô Messager de Dieu». Il lui dit: «Ne crains-tu donc pas Dieu dans ton comportement avec
cette bête dont Dieu t'a donné la propriété? Ce chameau vient de se plaindre à moi et de me dire que tu l'affamais et que tu
lui faisais supporter au-delà de ses forces». (Rapporté par Abou Dawùd)
968. Anas (das) a dit: «Quand nous campions quelque part, nous ne faisions aucune prière avant de détacher les animaux».
(Rapporté par Abou Dawùd)
A propos de ce sujet nous avons déjà cité plusieurs Hadiths tels les suivants: «Dieu ne cesse d'aider l'homme tant que l'homme
ne cesse pas d'aider son frère». «Toute bonne action est une aumône», et d'autres semblables.
969. Abou Sa'id Al Khoudri (das) a dit: «Alors que nous étions en voyage, voilà qu'arriva quelqu'un sur sa monture. Il se mit à
promener son regard à droite et à gauche (en quête d'une aide quelconque). Le Messager de Dieu nous dit: «Que celui
qui a une place disponible sur sa monture en fasse profiter celui qui [ n'a pas de monture. Que celui qui a un excédent de
nourriture le donne à celui qui n'a aucun viatique...» Il continua ainsi à énumérer toutes sortes de biens à tel point que nous
pensâmes que nul n'avait le droit de garder pour lui tout ce qui dépasse ses propres besoins». (Rapporté par Moslem)
970. Selon Jàber (das), le Messager de Dieu décida de mener une campagne militaire. Il dit: «O ensemble des
Mouhàjirùn (les exilés de la Mecque) et des Ansàr (premiers habitants de Médine), il y a parmi vos frères des. gens qui n'ont
ni biens ni parents. Que chacun de vous s'adjoigne deux ou trois d'entre eux». Si bien que nous étions plusieurs à nous relayer
sur la même monture. Il dit: «Je me suis moi-même adjoint deux ou trois de ces gens et nous montions mon chameau à tour
de rôle». (Rapporté par Abou Dawûd)
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