Page 22 - Black Beautés Magazine - 2025
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“Je n’appartiens pas à une seule couleur musicale...”



         Black Beautés : Tu as collaboré avec la
         MZ, Jok’Air, et même été repérée par
         Booba. Comment fais-tu pour rester
         fidèle à toi-même dans un univers
         souvent formaté ?

         Mallaury : Je ne me prends pas la tête. Je fais
         ce  qui  me  plaît.  Et  j’ai  la  chance  d’avoir  une
         équipe qui me garde les pieds sur terre tout en
         me    laissant   exprimer   pleinement   ma
         créativité.
         J’ai  aussi  accepté  que  je  n’appartiens  pas  à
         une  seule  couleur  musicale.  Je  ne  veux  pas
         qu’on me colle une étiquette “rap”, “R&B” ou
         “afro-caribéen”.  Mon  style,  c’est  tout  ça  à  la
         fois. C’est la musique avec laquelle j’ai grandi
         et celle que je continue d’explorer aujourd’hui.

         Black Beautés : Ton morceau Assa, dédié
         à Assa Traoré, montre aussi ton
         engagement. Est-ce important pour toi
         d’allier musique et message ?

         Mallaury : Oui, c’est essentiel. La musique est
         un  outil  tellement  puissant  pour  transmettre
         des  émotions  et  des  idées.  Avec  Assa,  je
         voulais  rendre  hommage  à  une  femme  noire
         qui se bat avec une force incroyable pour son
         frère. Son combat est un exemple de courage,
         de détermination.
         Je  me  souviens  de  la  première  fois  où  j’ai
         interprété Assa en exclu lors d’un Planet Rap
         spécial  Saint-Valentin.  Je  ne  savais  pas
         qu’Assa  elle-même  était  dans  la  salle.  Quand  Quand  je  reçois  des  messages  de  gens  qui  me  disent  “Moi
         je l’ai appris, j’étais en mode : “Wouah, je vais  aussi,  j’ai  vécu  ça”,  ou  même  “Tu  pourrais  raconter  mon
         chanter  devant  elle,  faut  que  je  sois  à  la  histoire”, ça me touche profondément. J’ai cette facilité à me
         hauteur ”.                                    mettre  à  la  place  des  autres,  à  traduire  leurs  émotions  en
         C’était  très  intense.  À  la  fin  du  morceau,  elle  mots.
         avait les larmes aux yeux. On s’est prises dans
         les  bras,  c’était  un  moment  fort.  Et  quelques  Black Beautés :  Et pour finir : si tu pouvais écrire une
         mois  plus  tard,  elle  m’a  invitée  à  participer  à  lettre à la Mallaury de 17 ans, qui enregistrait ses
         un événement en hommage à son frère. C’était  premières maquettes, tu lui dirais quoi ?
         un honneur de faire partie de ce moment-là.
                                                       Mallaury : Crois en toi. Entoure-toi des bonnes personnes. Ne
                                                       te  laisse  pas  éblouir  par  les  belles  paroles.  Écoute  ton
         Black Beautés :  On sent dans ta musique      instinct. Parce que si tu ne fais pas les choses, personne ne
         un équilibre entre puissance et               les fera à ta place.
         vulnérabilité. Est-ce que l’amour est aussi
         une forme de force dans ton écriture ?

         Mallaury : Je ne sais pas si c’est une forme de
         force,  mais  c’est  clairement  une  source
         d’inspiration.   Je   me   nourris   de   mes
         expériences,  mais  aussi  de  celles  de  mon
         entourage.
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