Page 3 - Vibrations Africaines
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Vibrations mandingues d'une peau
C'est le djembé que j’ai réellement entendu pour la première fois en Martinique, plus précisément au Diamant dans une soirée en 1995, qui m’a comment dire mais c'est le mot "appelé".
Cet appel comme un signe me donna tout de suite l'envie d'apprendre à jouer sur ce tambour.
La rencontre avec le percussionniste qui jouait ce soir là à qui je demandais s'il était possible de prendre des cours avec lui, fut brève.
"Je n'aime pas apprendre à jouer aux autres"
C'est en regardant l'enregistrement d'un concert en 1998 que j'ai réellement vu pour la première fois de grands musiciens africains.
L'anniversaire des 10 ans du groupe "Sewa Kan" devant 6000 personnes à Bruxelles.
Des invités prestigieux sur scène, Manu Dibango, Mory Kanté, N'Diaye Rose, Famoudou Konaté et Sougalo Coulibaly jouaient avec Mamady Keïta, le fondateur du groupe.
Mamady Keïta n'était autre que l'ex soliste, puis directeur artistique du ballet national "Djoliba" en guinée et un des meilleurs djembéfola au monde.
C'est après avoir vu ce concert que j'ai rencontré d'une manière inattendue ce que je cherchais.
Le vendeur d'une maison créole que je voulais acheter était percussionniste et disposé à m'apprendre.
Dès cette rencontre, l'achat de l'instrument devenait une priorité, c'est à Toulouse que j'ai trouvé mon premier tambour chez Midi Music.
"Djoliba", cette caverne d'alibaba du djembé n'ouvrait ses portes que quatre ans plus tard en 1999 date à laquelle mon parcours initiatique Martiniquais se terminait par une dernière soirée au Diamant avec entre autre le premier percussionniste que j'avais rencontré à mon arrivée sur l'île.
"Coco" un drôle de nom et un personnage original!
Son jeu m'impressionnait beaucoup, dès qu'il jouait et il jouait très bien, son regard se modifiait, il n'était plus là!
Il avait tout simplement refusé de m'apprendre à jouer quatre ans auparavant et je l'avais invité à jouer avec moi à cette dernière soirée d'adieu pour fêter mon départ définitif vers la métropole.
La veille de cette soirée durant la nuit comme pour signifier la fin de cette vie créole, la peau de mon djembé s'était déchirée dans un bruit sourd.
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