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Aspects juridiques de l’activité bancaire
                             Brevet Bancaire Métiers – Tronc Commun                                           Conducteur de Formation


            2.  Comment le banquier marocain doit-il appliquer les instructions de la  loi 43-05 du 17
                avril 2007 relative au à la lutte contre le blanchiment de capitaux ? (VOIR ANNEXE 2)
            Considérant  les  normes  édictées  par  le  Comité  de  Bâle  en  matière  de  vigilance  au  sujet  des
            opérations effectuées par la clientèle et les standards internationaux concernant la lutte contre la
            criminalité financière, Le Maroc a, par l’adoption de la loi 43-05, mis en place un dispositif qui
            intègre  en  droit  interne  les  engagements  internationaux  pris  en  vertu  des  conventions
            bilatérales et multilatérales qu'il a ratifiées, les recommandations du GAFI et du Comité de
            Bâle sur le devoir de vigilance à l'égard de la clientèle.
            Selon  l'article  2  de  la  loi,  qui  fait  partie  du  Code  pénal  désormais,    “Sont  assujetties  aux
            dispositions du présent chapitre les personnes physiques et les personnes morales de droit public
            ou de droit privé, à l’exception de l’Etat, qui, dans l’exercice de leur mission ou de leur profession
            réalisent,  contrôlent  ou  conseillent  des  opérations  entraînant  des  mouvements  de  capitaux
            susceptibles de constituer des infraction” à la présente loi.

            Sont  notamment  assujetties  les  établissements  de  crédit  (banques  et  société  de
            financement),  et  les  sociétés  holding  offshore  ainsi  que  les  personnes  membres  d'une
            profession juridique indépendante, lorsqu'elles participent, au nom de leur client et pour le
            compte de celui-ci, à une transaction financière ou immobilière entre autres (Notaires, etc.).

            Les personnes assujetties au sens de la présente loi ont trois types d’obligations, à savoir :
            1. Une obligation de vigilance quant à l’identité de leurs clients, l’origine des fonds et la   nature
            des opérations, assortie d’un devoir de conserver les documents pendant une période de dix ans à
            compter de l’exécution ;

            2.  Une  obligation  de  veille  interne  qui  suppose  la  mise  en  place  d’un  dispositif  interne  de
            détection et de surveillance ;

            3.  Une  obligation  de  déclaration  de  soupçon  à  l’organe  habilité    (Unité  de  traitement  du
            renseignement financier) lorsqu’il s’agit d’une opération soupçonnée d’être liée au blanchiment
            de capitaux ou dont l’identification est douteuse.
            En l’absence d’une définition juridique exacte du soupçon, les personnes assujetties doivent se
            baser sur leur expérience et leur analyse personnelle de la situation donnée pour relever tous les
            indices d’une opération douteuse.
            N.B Le 24 janvier 2011. Le Maroc s’est désormais doté d’une nouvelle loi (13-10) de lutte contre le
            blanchiment de capitaux. Cette législation modifie ainsi la 1ère  loi 43-05 anti-blanchiment.
            Plusieurs articles du code pénal et du code de procédure pénale ont été également révisés ou
            complétés. Il s’agit principalement de ceux régissant la répression du terrorisme ou les techniques
            spéciales d’enquête. Dorénavant, financer le terrorisme est assimilé à un acte terroriste, même si
            un attentat par exemple ne s’est pas produit sur le sol marocain.





























                CIFPB                                                               Année de formation 2018-2019                                                    35/40
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