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Environnement Bancaire et Monétaire
                             Brevet Bancaire Métiers – Tronc Commun                                           Conducteurs de Formation


              Cas N° 2 : Le détail de la mouture soumise au gouvernement


            C’est fait. Le projet de réforme de loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés a enfin été
            examiné en Conseil de gouvernement hier jeudi 16 janvier. Le projet prévoit que l’agrément des banques peut être limité
            à l’exercice d’une partie seulement des activités liées à la collecte des dépôts et à l’octroi de crédits. Il instaure, par
            ailleurs, un cadre législatif pour régir l’activité des banques participatives. «Partant de la conviction que les produits et
            services  financiers  participatifs  peuvent  apporter  une  contribution  importante  à  la  mobilisation  de  l’épargne  et  à
            l’inclusion  financière  dans notre  pays, la  mise  en place  d’un  cadre  législatif  régissant  la  finance participative s’avère
            nécessaire», indique la note de présentation du projet de loi.
            Le législateur affirme que l’édiction de dispositions spécifiques pour encadrer la finance participative puise son essence
            dans plusieurs considérations, notamment la maturité du système financier national, le potentiel d’investissement et de
            financement que cette activité recèle au Maroc et la nécessité d’offrir une gamme de produits et de services financiers
            non seulement aux citoyens résidents au Maroc, mais aussi à la communauté marocaine résidant à l’étranger dont les
            pays  d’accueil  offrent  déjà  des  produits  de  type  finance  participative.  Signalons  que  l’article 54  du  projet  de  texte
            dispose : «Sont considérées comme banques participatives les personnes morales (...) habilitées à exercer à titre de
            profession  habituelle  les  activités  visées  aux  articles  1er,  55  et  58  de  la  loi,  ainsi  que  les  opérations  commerciales,
            financières et d’investissements, après avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas, visé à l’article 62». Et, dans
            son article 55, le texte en projet dispose que les banques participatives sont habilitées à recevoir du public des dépôts
            d’investissement dont la rémunération est liée aux résultats des investissements convenus avec la clientèle. Toutefois,
            les conditions et modalités de collecte et de placement des dépôts seront fixées par circulaire de la Banque centrale,
            après bien sûr avis du comité des établissements de crédit et un avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas.
            Le projet de texte révise également  le cadre institutionnel. Ainsi,  le Comité des établissements de crédit est doté de
            nouvelles  attributions  concernant  l’octroi  et  le  retrait  d’agrément  des  associations  de  microcrédit  et  des  banques
            offshore,  ainsi  que  l’activité  des  banques  participatives  et  des  établissements  de  paiement.  Autre  nouveauté :  sa
            composition sera élargie aux représentants de la Fédération nationale des associations de microcrédit et de l’Association
            professionnelle des établissements de paiement.
            Dans le chapitre sur le renforcement de la réglementation prudentielle, le projet de refonte de la loi bancaire permet
            désormais à Bank Al-Maghrib de s’opposer à toute prise de participation, même en cas de respect des limites imposées,
            si elle juge que la participation considérée pourrait altérer la situation de l’établissement sur le plan de la solvabilité, de la
            liquidité  ou  de  la  rentabilité,  ou  de  lui  faire  courir  un  risque  excessif,  précise  la  même  note.  Et  pour  améliorer  la
            gouvernance bancaire, la réforme introduit la notion d’administrateur indépendant et prévoit même l’obligation de mettre
            en place des comités d’audit et des risques.
            Enfin,  un  nouveau  cadre  de  surveillance  prudentielle  et  de  gestion  des  crises  systémique  sera  mis  en  place.  Il  se
            déclinera à travers la création d’un Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Il remplacera
            l’actuel  Comité  de  coordination  des  organes  de  supervision  du  secteur  financier.  Sa  mission :  analyser  les  risques
            pesant sur la stabilité du système financier et proposer les mesures appropriées permettant d’atténuer les effets de tels
            risques. Du coup, précise le législateur, la surveillance macroprudentielle sera assurée en grande partie par ce comité
            dans sa composition élargie et qui sera présidé par le gouverneur de Bank Al-Maghrib. Il comprendra la direction du
            Trésor et des finances extérieures, l’autorité chargée du contrôle des entreprises d’assurances et de réassurance et
            l’autorité chargée du contrôle du marché des capitaux.
                                                                 Publié le : 16 janvier 2014 - Saïd Naoumi, LE MATIN

                 Travail à faire :

            1.  Quels  sont  les  facteurs  qui  ont  poussé  le  législateur  à  édicter  des  règles  spécifiques  à  la
               finance participative ?
            2.  Quels sont les apports du projet de loi ?

            3.  Quels en sont les objectifs recherchés ?




            CIFPB                                     Année de formation 2018-2019                      26/74
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