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Environnement Bancaire et Monétaire
                             Brevet Bancaire Métiers – Tronc Commun                                           Conducteurs de Formation



              Cas N° 3 : Blanchiment d’argent


                            Blanchiment d’argent : Sur quoi portent les nouvelles mesures
                •   Une obligation de vigilance et de contrôle renforcée.
                •   La liste des infractions liées aux actes terroristes élargie

            Retenez bien cette date: le 24 janvier 2011. Le Maroc s’est désormais doté d’une nouvelle loi de lutte contre
            le blanchiment de capitaux. Cette législation, publiée au Bulletin officiel n°5911, modifie ainsi la 1re loi anti-
            blanchiment  du  17  avril  2007.  Plusieurs  articles  du  code  pénal  et  du  code  de  procédure  pénale  ont  été
            également révisés ou complétés. Il s’agit principalement de ceux régissant la répression du terrorisme ou les
            techniques spéciales d’enquête. Dorénavant financer le terrorisme est assimilé à un acte terroriste, même si
            un attentat par exemple ne s’est pas produit sur le sol marocain. Les actes terroristes englobent aussi ceux
            ayant  été  commis  à  l’étranger.  D’où  d’ailleurs  la  possibilité  pour  un  autre  Etat  de  solliciter  les  autorités
            marocaines  pour  surveiller  à  des  fins  d’enquête  une  livraison  suspecte…  Ces  actes  peuvent  être
            caractérisés par l’apport d’une assistance, de conseils… Le fait également «de fournir, de réunir, de gérer
            délibérément (…) des fonds ou des biens même licites» en vue de commettre des actes terroristes. Ce sont
            là quelques rajouts plus drastiques apportés par la loi 13-10. . Confiscation et autres peines Le législateur va
            encore plus loin en cas de condamnation: «confiscation totale des choses, des objets et des biens qui ont
            servi  ou  devaient  servir…»  à  l’opération  terroriste.  Dans  ces  cas-là,  les  biens  divis  ou  indivis  (un
            appartement par exemple) subiront le même sort. Le ministère de la Justice, initiateur de la loi, a étendu les
            actes de blanchiment de capitaux au «transport des biens ou leurs produits» afin notamment d’en «déguiser
            l’origine illicite». Cette extension concerne même la liste des infractions liées au blanchiment d’argent. Elle
            est  passée  de  7  à  24  intégrant  ainsi  l’exploitation  sexuelle;  le  vol  et  l’extorsion;  l’atteinte  aux  systèmes
            informatiques; la contrebande; la fraude sur la marchandise et denrées alimentaires; les infractions contre
            l’environnement  ou  la  propriété  industrielle…  Ces  derniers  s’ajoutent  donc  aux  trafics  de  stupéfiants,
            d’immigrants, d’êtres humains… Sachant qu’il y a aussi des peines complémentaires telles que l’interdiction
            d’exercer une profession ou la dissolution de la personne morale. Les sanctions de l’article 574-5 du code
            pénal  et  visant  des  personnes  coupables  de  blanchiment  d’argent  ont  été  donc  renforcées.  .  Livraison
            surveillée,  la  procédure  à  suivre  Sur  le  plan  procédural,  la  livraison  surveillée  demeure  la  principale
            nouveauté. Elle permet en fait aux enquêteurs de suivre «une expédition illicite ou suspecte» et «sans la
            saisir». Le but étant notamment d’identifier son acheminement final, d’arrêter les auteurs présumés… Le rôle
            pivot  du  parquet  près  la  Cour  d’appel  est  déterminant.  Le  procureur  général  du  Roi  autorise  la  police
            judiciaire à procéder à une livraison surveillée. Technique spéciale d’enquête que le procureur général suit
            de près. La procédure est certes secrète, mais ne dédouane pas pour autant les enquêteurs d’établir des
            procès-verbaux. Documents qui étofferont après une éventuelle mise en accusation. La livraison surveillée
            peut être demandée par un Etat tiers. Un visa du ministère de la Justice devient alors indispensable. C’est là
            une différence capitale avec la livraison surveillée faite pour les besoins d’une enquête locale. D’autant plus
            que  la  demande  émise  de  l’étranger  peut  être  rejetée.  C’est  le  cas  lorsqu’elle  «porte  atteinte  à  la
            souveraineté» nationale; à sa sécurité, à son ordre  public ou à d’autres  intérêts fondamentaux. . Qui  est
            directement concerné? La loi anti-blanchiment n’épargne ni personne physique ni personne morale de droit
            public (exemple Bank Al-Maghrib) ou de droit privé (banques, sociétés de Bourse…). Elles sont 15 au total à
            être assujetties aux obligations de vigilance, de contrôle et de dénonciation. C’est le cas pour les bureaux de
            change,  des  sociétés  holding  offshore,  des  entreprises  d’assurances  et  de  réassurance,  exploitants  ou
            gérants  de  casinos,  négociants  de  pierres  précieuses,  conseillers  fiscaux,  comptables  externes,  notaires,
            avocats et adouls pour certaines opérations telles que l’achat de bien immeuble… Ces personnes doivent
            «recueillir  tous  les  éléments  d’information»  qui  permettent  de  «déterminer  et  de  vérifier  l’identité  de  leur
            clientèle habituelle  ou  occasionnelle…». La loi  13-10 impose aussi  à ce  qu’un  établissement financier se
            renseigne sur l’origine des fonds, s’assure de l’objet et de la nature de la relation d’affaires… S’il n’y parvient
            pas, l’opération ne doit «être ni établie ni poursuivie». Fini aussi l’ouverture des comptes anonymes ou sous
            des  noms  fictifs.  De  même  pour  les  correspondances  avec  des  institutions  financières  fantômes.  Toute
            opération  suspecte  doit  faire  l’objet  d’une  déclaration  de  soupçon.  Celle-ci  est  adressée  à  l’Unité  de
            traitement financier. En 2009, année de sa création, l’Unité a reçu onze déclarations, dont 7 émanent des
            banques.
                                                                                              Faiçal FAQYIHI
                                                                  L’Economiste : Edition N°3461 du 07/02/2011






            CIFPB                                     Année de formation 2018-2019                      27/74
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