Page 18 - TPE SOUVENIRS ET MEMOIRE
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LUTTER CONTRE LES
TRAUMATISMES DES ATTENTATS...
Et si l'on pouvait effacer nos mauvais souvenirs...
Grâce à l’évolution scientifique, les chercheurs ont trouvé le moyen de soulager les
personnes ayant subi des traumatismes, notamment les victimes des attentats (pour
+ de précisions : journal TF1 du 12 novembre 2017).
Les patients prenaient une pilule contenant du propranolol
et racontaient par écrit et à l’oral leurs traumatismes.
Ils suivaient le protocole « Paris : mémoire vie » pendant six séances.
Depuis ces dernières années, nous sommes de plus en plus confrontés aux
attentats. Les personnes présentes lors de ces moments-là sont choquées par la
violence et gardent en tête les bruits, sons, images, et les moindres détails, qui
ne cessent de repasser en boucle dans leur tête, malgré des séances chez le
psychologue et des antidépresseurs. Ces victimes souffrant de stress post-
traumatique sont de plus en plus nombreuses et des traitements pour supprimer
et/ou apaiser leurs mauvais souvenirs sont en train de faire leur apparition.
Depuis les attentats survenus le 13 novembre 2015, 4 000 victimes, sauveteurs,
témoins proches, policiers, journalistes… sont susceptibles de développer des
troubles psycho-traumatiques, dont certains sont graves. L'Assistance publique-
Hôpitaux de Paris a entrepris un essai clinique unique au monde, dénommé Paris
MEM, pour améliorer la prise en charge de ce type de fragilité psychique. Cette
étude vise à tester une technique de soins adaptés aux patients souffrant de
troubles de stress post-traumatique : le blocage de la reconsolidation, qui
consiste à évoquer une situation traumatisante après l’utilisation d’un
bêtabloquant. Pour avoir de bons résultats, il faut associer un traitement
médicamenteux par propranolol et une technique de psychothérapie qui permet
au patient de se remémorer l'événement traumatisant. Cette association permet
la diminution de la charge émotionnelle du souvenir. Le souvenir est le résultat
d’un processus au cours duquel le souvenir remémoré traverse une phase
d’instabilité ponctuelle avant de se consolider à nouveau dans la mémoire à long
terme. Le blocage de la reconsolidation mnésique appliqué chez les personnes
victimes de troubles psycho-traumatiques sévères vise à empêcher la
consolidation définitive des souvenirs traumatisants. Dans le cadre d’une méta-
analyse menée sur des patients sains, des équipes de recherche ont prouvé que le
bêtabloquant propranolol agissait sur la phase-clé de la consolidation et
permettait de diminuer l’intensité des souvenirs traumatiques forts d'où son
utilisation dans l'étude clinique Paris MEM. Pour y parvenir, le Pr. Brunet,
professeur de psychiatrie à l'université McGill de Montréal, utilise le propanolol,
un médicament déjà employé contre l'hypertension, l'anxiété et la migraine : le
patient est invité à prendre un comprimé une heure avant la première séance au
cours de laquelle il doit écrire le récit de son trauma. La semaine suivante, après
avoir avalé un nouveau comprimé, il est invité à relire son récit initial et ce
pendant six semaines au total, à l'issue desquelles le texte ne correspond souvent
plus à son ressenti.
MAÎTRE Elizabet, RODRIGUEZ Salomé, DURIF Justine 1ère S3 - TPE - Lycée Max Linder - Page 18