Page 22 - Journal le Suroît 7 novembre 2018
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P. 22 7 novembre 2018 ı LE SUROÎT RÉGIONAL
Ormstown
Jacques Laperrière
UN MAIRE QUI VOIT GRAND
POUR SA VILLE
Denise ST-GERMAIN véritable passion. «De 2009 à 2013, je
cumulais le poste de maire et mon emploi à
Correspondante bénévole
temps plein chez Desjardins. C’en était trop,
du Haut-Saint-Laurent
car le travail municipal exige une grande
disponibilité et on n’y compte pas ses
Avant de s’établir à Ormstown avec son
épouse il y a maintenant 16 ans, Jacques heures. Donc en 2013, j’ai décidé de passer
Lapierre était un pur produit montréalais. mon tour.»
Retraité et ayant appris à vivre avec une
Qu’est-il donc arrivé en 2002 pour qu’il
s’établisse soudainement à Ormstown ? «Le maladie pulmonaire obstructive chronique,
tournant de la cinquantaine, répond d’un air il décide en 2017 de postuler à nouveau le
amusé Jacques Lapierre, derrière son bureau poste de maire et les gens d’Ormstown lui
immaculé aménagé dans un coin du nouvel font encore confiance…
hôtel de ville. J’avais simplement le goût de
relever d’autres défis. Mon épouse et moi À 65 ans bien sonnés, il brûle de donner
aimons beaucoup les chiens et nous avions un second souffle à la plus populeuse —
le projet d’ouvrir un chenil quelque part à la 3700 citoyens — agglomération urbaine de
campagne. Nous cherchions un endroit la MRC du Haut-Saint-Laurent. Mais les
propice et nous sommes arrivés par hasard à défis sont nombreux. D’abord, freiner la
Ormstown. Nous avons eu le coup de foudre stagnation — sinon la décroissance —
pour l’endroit et nous y sommes depuis !» démographique en tablant sur l’arrivée de
jeunes familles et de préretraités tout en
développant l’assise fiscale d’une municipal-
Directeur des services financiers de la
caisse populaire d’Ormstown de 2005 à ité dont une bonne partie du territoire est
2015, il apprend à connaître les gens du coin zonée agricole. «Mais on ne veut pas aug-
et à les apprécier. Il est alors bien placé pour menter la charge fiscale de nos con-
connaître les forces et les faiblesses de l’é- tribuables qui bénéficient d’un taux de taxe
conomie régionale, que d’aucuns voient avec foncière parmi les plus bas au Québec, pré-
pessimisme. «Beaucoup de gens pensent cise-t-il. La ville a développé le nouveau
qu’on est une région démunie, dit-il, mais quartier de la Vallée des outardes, où rési-
c’est faux. Nos fermiers par exemple sont dent déjà une cinquantaine de familles. On
prospères et nos gens dynamiques.» a aussi attiré des commerces comme le
Super C ou le Tim Hortons. L’idée, c’est de
positionner Ormstown comme une ville de
En 2009, il se présente au poste de maire
d’Ormstown et il est élu. C’est alors qu’il services (hôpital, police, commerces, etc.)
réalise avoir tout à apprendre du monde alors qu’Huntingdon accueillerait les entre-
prises industrielles.» n
municipal, qui par la suite deviendra une