Page 79 - Revue LITAR 2019
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Sarcopénie et rhumatismes inflammatoires (PR et Spa) : Au cours de la PR, une
               diminution de la masse musculaire est observée chez 20 à 30 % des patients [6]. Elle
               est corrélée à la sévérité, l’activité de la maladie et surtout à la qualité de vie [7]. Si

               l’atteinte articulaire de la PR est présumée responsable de la perte de mobilité, elle
               n’explique cependant à elle seule que 20 % de la diminution de la vitesse de marche
               et la composition corporelle est l’autre déterminant majeur [8]. L’altération de la
               marche, de la qualité de vie, et la perte d’autonomie sont d’autant plus marquées qu’il
               existe une adiposité sarcopénique [8]. Ce ratio entre lamasse maigre et la masse

               grasse joue aussi probablement un rôle dans l’apparition des comorbidités cardio--
               métaboliques de la PR, expliquant pourquoi contrairement à la population générale
               un  index  de  masse  corporelle  bas  est  associé  à  une  augmentation  du  risque
               cardiovasculaire et du syndrome métabolique [9]. Dans la PR, la diminution de la

               masse  maigre  est  associée  à  une  diminution  de  la  densité  minérale  osseuse  à  la
               hanche mais pas au risque fracturaire [10].

               Quels sont les grands axes thérapeutiques ? : Dans tous les cas, l’identification et

               le traitement d’une cause sous jacente (correction de l’état nutritionnel, équilibre
               d’une  pathologie  chronique)  sont  indispensables  et  nécessitent  une  enquête
               étiologique exhaustive préalable. Peu d’études interventionnelles ont été menées à
               ce jour, si l’on tient compte des critères diagnostiques récents de la sarcopénie. Les
               apports alimentaires et l’activité physique sont les éléments essentiels de la balance

               énergétique  et  des  modifications  de  la  composition  corporelle.  L’inflammation,
               l’insulinorésistance, la sédentarité favorisent les dépôts lipidiques musculaires, la
               résistance anabolique et la lipotoxicité dans le muscle sarcopénique. La prise en
               charge  de  la  sarcopénie  doit  donc  être  multimodale  appuyant  sur  une  stratégie

               nutritionnelle qui cible apports et qualité des nutriments, la sédentarité, et sur les
               thérapeutiques anti-inflammatoires et anabolisantes.
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