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Ses yeux couleur d’eau Seychelles.
Le cristallin de son œil voguait dans l’eau froide et limpide du lac de Neuvic, à l’ombre de la vallée forestière.
Je roulais, imprudemment suspendue sur l’un des versants du lac de Neuvic. Son double, visible par intermittence, retenait malicieusement sa mystérieuse façade, moutonnante, exhibant des nuances de verts imposés par le relief du sol et la silhouette des arbres.
L’eau, à cette distance, se transformait en miroir sévère et implacable. Surface métallique, inhumaine, réverbérant impitoyablement, une forêt sans n. Écho schizophrène entre paraître et réalité. Le versant couleur petit-pois anglais, irtait avec les oxydes de chrome qui dévalaient précipitamment vers les ténèbres, gouffre sans limite, alors qu’un ciel légèrement pâle s’ouvrait in niment vers En- Haut. L’effroi me saisit devant ce spectacle grandiose. J’étais pris au piège. Par hasard. Suspendue dans un univers entre lumière et obscurité, entre le Bien et le Mal.
Mélancoliques ou sensibles au vertige, n’allez pas au lac de Neuvic. L’appel du vide vous tuerait ! Fuyez !
Sa fourrure couleur eur de soufre.
L’étole sulfureuse d’une fourrure que l’on peut imaginer petit vison devenu gros canaris jaune, forme un écrin pour les lèvres rouges, tonique du tableau où les couleurs dominantes claquent comme les façades d’une ville italienne (jaune de Naples, terre de sienne naturelle, garance brun).
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J’aurais aimé habiter quelque temps dans le sud de la France, près de la
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